Tendue mais pataude, cette comédie noire vire, hélas, au vaudeville de bas étage et mal joué, alors que l’on peine à croire que personne ne visite jamais le bébé supposé dormir dans sa chambre…
Sous des dehors académiques, le film multiplie les séquences finement vertigineuses, porté par un interprète incroyable : Eduard Fernández, dont on connaît peu le visage en France et qui, jusqu’au moindre poil de moustache teint au cirage, compose un embobineur hallucinant et — mise en abyme forcément savoureuse —, un grand… comédien.
Dans ce récit d’une ascension aussi fulgurante que la chute, le film met à nu la cupidité sans limite de l’industrie musicale. Il n’évacue pas la question raciale ni l’enfer pour le duo de vivre dans le mensonge, même si ce malaise est plus survolé que traité.
Pas de réflexions sur la condition humaine ni de véritables frissons : tout est dans l’absurdité des effusions de sang, souvent pour notre plus grand plaisir.
Le troisième volet des aventures de Lino, campé par un Alban Lenoir au sourire crispé, vaut le coup d’œil pour ses scènes d’action d’une efficacité redoutable. Dommage que le manque de second degré des comédiens alourdisse l’ensemble.
Le joli film qui donne son nom à cet assemblage d’histoires raconte les vacances mouvementées d’une famille sur la Côte d’Azur. Les autres, acidulées ou tendres, sont tout aussi séduisantes.
Avec son scénario extravagant mais plutôt bien ficelé, son joli casting (où figure Line Renaud, 96 ans) et son éclairage bienvenu sur le rôle souvent occulté des femmes dans la Résistance française, le résultat tient la route et on n’a aucun problème à rester jusqu’au final, sobre et émouvant.
Directement inspiré du personnage de Shéhérazade dans Les Mille et Une Nuits, cette héroïne féministe déambule en robe blanche immaculée entre 1900 et 1980, entre la Palestine, le Liban et l’Angleterre, pays secoués par des conflits, et y interroge principalement la place des femmes en temps de guerre. D’une vivacité et d’une actualité troublantes.
D’un événement tragique et sanglant qui frappa la Tunisie en 2015 (un jeune berger tunisien décapité par des djihadistes), Lotfi Achour tisse un film solaire, aux résonances mythologiques.
Un brin classique, le film de Margarethe von Trotta a le mérite de faire découvrir une figure majeure de la littérature autrichienne, méconnue en France.
La satire des grands de ce monde fait souvent mouche mais, avec l’élection de Donald Trump et de l’Argentin Javier Milei depuis la fin du tournage, paraît presque sage par rapport à la réalité de 2025…
Sans réinventer le genre, il trouve le ton juste en accordant une place de choix à la mère, sublime dans sa pudeur, résolue à taire son malheur pour ne pas blesser son fils autocentré. Ce malaise filial est superbement illustré par une scène de repas organisé pour la Pâques Juive, dans laquelle un bonheur fugace parvient à prendre le dessus sur le chagrin.
Commence alors une balade dans les Caraïbes aussi périlleuse que scabreuse, aussi désespérée que sanguinolente (le personnage joué par Fadily Camara assassine un type avec les tiges d’un repose-tête de 4×4). Et, en fait, assez odieuse si l’on pense aux véritables victimes des cartels.
Si le film reste impressionnant de bout en bout, il se fait toujours plus abstrait, comme s’il entrait dans le vide intérieur de ce jeune homme dépossédé de sa propre histoire.
Quiproquos, réflexions sournoises et prosélytisme tapageur composent cette comédie, conçue comme une réponse à la trilogie Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? Mais avec une morale bien différente : ici, les non-croyants sont des énergumènes pitoyables.
Voilà un petit film aussi sympathique que lourdement didactique valant surtout pour les messages de prévention et d’inclusion qu’il diffuse, et pour la grâce lumineuse de son interprète, en Tootsie des temps modernes.