CONTRE - Un spectacle triste et vieillot (pourquoi cette reconstitution aussi fantasmée que maladroite des années 1970 ?), sans rythme ni grâce malgré la bonne volonté du casting,
POUR - Un petit théâtre emballant, tout de mélancolie pop, sur l’inconstance des sentiments (et du succès) où brille, particulièrement, Laura Felpin, version chantante de Giulietta Masina.
L’ensemble se veut absurde mais le coup de reins, par ailleurs trop prude, manque gravement de peps. Son immense bêtise, certes revendiquée, amuse-t-elle pour autant ? Un peu au départ, rapidement plus du tout. Un téléfilm à la vanne précoce, en somme.
Seuls les aficionados d’Arielle Dombasle, ici en pleine « arielle-dombaslite » aiguë, dégainant les entrechats dans un vestiaire de ballerine de l’Est, y trouveront peut-être leur bonheur.
On ne le cache pas, la collision entre la conquête de l’espace et la comédie sérielle phare de France 2 était aussi inquiétante que celle d’un météorite avec la Terre. Mais les épisodes de ce nouveau millésime s’avèrent une réjouissante surprise.
Blockbuster bête, bâclé et allègrement anachronique (tendance Daredevil 2003 ou The Punisher 2004) sans jamais s’excuser de l’être, Kraven the Hunter reste, paradoxalement, le meilleur élément d’une franchise moribonde.
Le réalisateur n’aurait pu faire un choix plus (im) pertinent que Sandrine Kiberlain. Face à un magnifique Laurent Lafitte, si charismatique en Lucien Guitry, la comédienne offre toute l’ampleur de sa fantaisie, et chaque millimètre de sa carnation pour, tour à tour, pâlir, rougir, défaillir, éblouir sa cour, et exister plus fort que le commun des mortels.
Grâce à sa réalisation dynamique et à son humour absurde (impliquant ici une grenouille), le programme s’impose comme une version sud-américaine de Heckle et Jeckle, cartoon d’après-guerre mettant en scène deux pies bavardes.
Il y a bien quelques longueurs, malgré la durée ramassée, mais aussi des scènes réussies – surtout entre les maris infâmes, à vrai dire, même si la réalisatrice venge les personnages féminins en leur offrant, contrairement au grand écrivain gallois, non seulement un point de vue mais aussi un discours sur leur propre désir.
Tournée en farsi, en anglais et en français, cette comédie burlesque se compose de saynètes évoquant aussi bien Tati que Kiarostami, et leur langue universelle est l’absurde.
Reste que le réalisateur ne sait que faire de cette « sorte de Jeanne d’Arc », à part suggérer sa réclusion intérieure. Il se contente d’alimenter une vague tension de polar annonçant un drame.
Après les plan-plan et décevants "Noir comme neige", en 2021, et "Morts au sommet", en 2023, Éric Valette, Philippe Bernard et David Neiss tentent tant bien que mal de dynamiser ce polar montagnard balisé.