Malgré son interprétation inégale, le film mérite le détour. Ne serait-ce que pour sa vision angoissante et angoissée d’une France aux abois, tentée par toutes les formes de repli, identitaire et communautaire.
En éclatant son récit entre différents pays et différentes temporalités, Rachid Hami raconte une épopée familiale sensible, cruelle, portrait de deux générations d’immigrés qui revendiquent leur place dans la société française.
Scénario à l’emballement exponentiel, quantité de gags à la minute phénoménale : devant une telle frénésie, le spectateur est un juré de télé-crochet qui doit donner une note à chaque figure. Or les mauvais sketchs l’emportent sur les bons…
La Montagne, film empreint de sagesse et de maturité, renseigne ainsi sur le bon usage de l’ivresse des cimes… après les cimes. La leçon est belle et bienfaisante à tous égards.
Ce programme de six courts métrages, avec le motif de l’oiseau en fil rouge, permet de découvrir le travail de deux réalisatrices. Coup de cœur pour le singulier “The Newly Coming Seasons” (2009), qui se déroule dans la zone démilitarisée entre les deux Corées.
On pense à la fièvre d’un Cassavetes, et une émouvante séquence de déjeuner silencieux prouve la maîtrise du réalisateur. Ce premier film respire l’amour du cinéma.
D’une belle vivacité, le spectacle s’étoffe même d’une dimension philosophique, autour de la conscience de soi et de la liberté individuelle, à travers cette réjouissante galerie d’animaux futés, amusants et… idéalistes.
Un prototype de cinéma indépendant réalisé avec une poignée de dollars, qui ne manque ni de charme ni de loufoquerie. Parfois bancal mais globalement original, le film distille de jolies choses sur l’amitié, à la fois féconde et encombrante.
La première scène est formidable, qui démarre comme une chronique féminine piquante dans un salon de coiffure à Bethléem, avant de basculer sans prévenir dans le thriller, sur fond de géopolitique. La suite est, malheureusement, plus convenue avec un suspense un peu forcé et des dialogues au didactisme trop appuyé.
Superbe film d’atmosphère, Des garçons de province crée simultanément un romanesque en effervescence et une mélancolie poignante, qui frôle le vide du désenchantement. Un bonheur de cinéma.
Omniprésente dans son œuvre, la question de la foi se discute sans vertige dans un huis clos biblico-bébête, bavard et répétitif, ponctué par des flash-back laborieux qui tiennent du remplissage.
On se prend à regretter la rage d’un Spike Lee, qui savait parler avec raffinement des joies et des peines du douloureux métissage américain. Surtout, on aurait voulu continuer à rire avec autant d’entrain que pendant l’excellente première partie.