Raté ! Ce polar danois cumule ensuite tous les poncifs du film de braquage : composition de l’équipe de gros durs, vol des bagnoles de luxe, planque au vert avec le fût en acier pour y brûler les fringues et trahisons en cascade au moment de partager le magot…
Porté par le jeu délicat de Gael García Bernal et Renate Reinsve, ce film d’anticipation offre des moments de douce et cruelle mélancolie, malgré un dénouement alambiqué.
Le film, tendu de bout en bout, passionne aussi par ses résonances contemporaines : en décembre 1989, déjà, une fake news (en l’occurrence, la rumeur, complaisamment relayée par certains médias, d’actions délétères menées par des pseudo-terroristes qui n’ont jamais existé) permettait de manipuler le peuple contre son propre intérêt…
Une star de la pop en pleine crise existentielle… Le Canadien met en scène son propre parcours d’artiste, dans ce film censé accompagner un dernier album déjà pas très réussi. Tape-à-l’œil et embarrassant.
Mais, malgré quelques saillies bien senties (« Je n’ai pas besoin d’être tolérée, dit Mumy, je ne suis ni du gluten ni du lactose »), Transmitzvah ne parvient guère à devenir la comédie décalée que son auteur vise. Reste la relation entre une sœur et son frère, Eduardo (Juan Minujín), condensé d’amour fraternel inconditionnel qui maintient le film à flot.
En deux heures bavardes, le réalisateur s’emberlificote dans le parcours d’un obscur pilote, laissant tout juste deviner les contours de sa discipline, le drift, un exercice de dérapage artistique, si l’on ose dire, originaire du Japon…
Si la vie n’étouffe pas complètement sous cette avalanche d’horreurs, c’est grâce à ses deux actrices principales, la jeune Omara et surtout l’étonnante Anasuya Sengupta, voix grave et colère à cran d’arrêt, Prix d’interprétation cannois de la section Un certain regard en 2024.
Dans une esthétique et une colorimétrie soigneusement choisies — avec une dominante d’orange et de bleu —, voilà une immersion vibrante dans le cœur d’une jeune fille, entre vignobles et champs de tournesols.
Ce polar poisseux a beau s’inspirer d’un fait divers, rien ne paraît vraisemblable. Le caractère minable et scabreux des situations aurait pu fournir une sorte de série B rétro, si le personnage du jeune antihéros avait été étoffé. Comparé à La Troisième Guerre, une vraie réussite, ce deuxième film de Giovanni Aloi est surtout informe.