Le réalisateur, dont c’est le premier long métrage, fait le pari de nous captiver avec un rythme lent, des plans fixes, un drôle d’univers sonore… Il y parvient parfois, malgré un scénario qui ne convainc qu’à moitié.
Dans ce conte d’apprentissage traversé par les conséquences palpables et dramatiques du changement climatique, le réalisateur oscille entre naturalisme et onirisme. Mais c’est toujours avec empathie et tendresse qu’il s’attache à décrire le cheminement de son héroïne solaire, poussée à partir pour finalement grandir.
Ayant fui l’Afrique, une adolescente et un petit garçon doivent tout affronter. Jean-Pierre et Luc Dardenne racontent leurs épreuves avec une empathie exemplaire.
Alternant séquences dans son « bureau », fragments des films qu’elle avait tournés dans les années 1960 et archives insoutenables d’exactions, le film jette une lumière crue sur un génocide à bas bruit.
Filmé en noir et blanc dans le décor de sa petite maison, au milieux de ses bibelots, le vieil homme fait resurgir les souvenirs avec autant de force qu’il nourrit son chien ou confectionne des croissants à la feta. Le passé se fait présent, avec une pointe de nostalgie.
Derrière le scénario documenté et la mise en scène tendue, « à l’américaine » – le tout début, où Dujardin traque un membre de Daech à Athènes, évoque 24 Heures chrono –, on cherche en vain un propos. Au moins échappe-t-on à celui de BAC Nord…
Sandrine, Taslima et Svetlana se débattent contre l’extrême pauvreté, le fatalisme, les mariages arrangés… Trois bouées de sauvetage, trois lumières dans la nuit. En dépit d’une réalisation convenue, il est émouvant de voir ces jeunes femmes changer des destins.
D’un romantisme sombre (la femme « éternelle », amoureuse totale, dépendante et masochiste…), cette variation sur l’adultère bourgeois se livre au premier degré : Jean-Paul Civeyrac (Mes provinciales) ne la joue ni Chabrol ni Verhoeven, et défend sincèrement, naïvement même, un « cœur pur » anéanti.
Cloocloo (sur) joue de son charme à la quasi-Grant, tandis que sa pretty woman (ab) use de son fameux sourire, faute d’un scénario à se mettre sous la dent. Le film ronronne sans tempo ni surprise, hormis celle de les voir obligés de partager la vedette avec une équipe junior singulièrement insipide.
Avec son image au grain épais, son atmosphère légèrement teintée d’onirisme, cette chronique aborde avec délicatesse les questions de la responsabilité, du poids de la famille et d’une possible émancipation, suggérée par une belle échappée nocturne à vélo.
CONTRE : Östlünd voudrait créer le malaise en étirant toutes ses scènes au-delà du supportable. Sa misanthropie crasse, sa détestation narquoise de tous ses personnages ne suscitent que l’ennui.
POUR : On rit sacrément et cela aide à méditer sur la situation. La liberté que ses personnages cherchent, le Suédois se la donne en tant que cinéaste. Et nous en fait cadeau.