À travers un récit à suspense plutôt bien mené, le cinéaste élargit son propos aux relations houleuses entre le savant et le politique, la culture du doute et la vision à long terme du premier s’accordant mal avec le besoin de certitudes et l’obsession du court terme du second.
Invité à la contemplation, l’œil du spectateur navigue dans les plans riches en détails d’un temps où les voitures à chevaux circulaient encore dans les rues de nos villes.
Le grain de folie de cette comédie dramatique, plus touchante que drôle, est apporté par Sylvie Vartan dans son propre rôle. Et, surtout, par Leïla Bekhti, qui, avec une verve bluffante, se métamorphose en mère juive séfarade digne de La vérité si je mens.
L’intérêt ne faiblit que lorsqu’une enquête criminelle paresseuse vient s’immiscer dans le récit. La quête d’indépendance d’Aya, portée par la fantastique Fatma Sfar, reste cependant d’une force indéniable.
Au-delà d’une histoire policière sans réel intérêt, le film parvient à trouver le ton juste en plongeant, dans un geste quasi-documentaire, au cœur de la « sapologie », mouvement d’origine congolaise dont les membres sont férus d’habits de luxe confectionnés sur mesure.
Ce drame politique n’a rien de révolutionnaire dans sa forme, celle d’un bon et solide film-dossier, mais il entrelace la petite et la grande Histoire selon un suspense si tendu qu’on se prend à croire à une autre fin que celle d’un printemps écrasé à coups de bottes…
Torpillé par la volonté de plaire à tout le monde, le film le plus cher de l’histoire de Netflix, réalisé par les frères Russo, est un road movie consensuel, sans profondeur, malgré des effets spéciaux très impressionnants.
Ce film réalisé par le collectif espagnol Vigília, formé par des étudiants de l’université Pompeu Fabra, à Barcelone, parvient, en une heure quinze à peine, à brosser le portrait d’une jeunesse soudée dans la précarité, mais aussi celui de seniors condamnés à représenter une charge pour les aidants, ou à finir leur vie en maison de retraite.
On devrait être bouleversé, mais on a, peu à peu, l’impression de passer à côté de ces personnages emportés tout à la fois par la beauté de l’amour et l’horreur de l’Histoire.