Dans ce kaléidoscope de colères et de silences, de rires et de larmes, percent la difficulté de grandir, les fissures familiales lourdes à colmater, les vertiges de l’âge tendre. Et irradient aussi l’opiniâtreté et l’engagement de ceux qui écoutent et accompagnent. Une mission précieuse dont les enjeux restent ici dans le flou, la réalisatrice ayant pris le parti d’un film sans voix off ni éléments de contextualisation.
Cette adaptationd’une nouvelle de Balzac sur les amours tardives entre une princesse et un écrivain catholique et ascète ne déroge pas à la règle : elle se débrouille, avec un tout petit budget, pour construire des scènes à huis clos, chambres et petits salons, fortes en romantisme, en mise en abyme — Michel Fau dans le rôle de Balzac — et en costumes joliment extravagants, volontiers anachroniques.
Au fil d’une aventure moins naïve qu’il n’y paraît, il s’agit, malgré les piafs de mauvais augure, de montrer qu’un ours peut voler pour obtenir un sifflet magique de la part du roi des oiseaux – superbes décors façon château de Versailles. Ou, comme le plantigrade l’écrit au tableau lors d’une séance d’arithmétique, de prouver que deux et deux font cinq.
La démarche, certes un peu appuyée, fait éclore un film singulier sur la lutte sociale au Nicaragua, pays ne produisant pas ou peu de cinéma — La hija de todas las rabias est le fruit d’une coproduction avec le Mexique, les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et l’Espagne. Une découverte.
S’il n’a rien de cinématographique, ce film-dossier particulièrement dense et d’une grande clarté a le mérite d’envisager le milieu marin dans sa globalité.
Coupe mulet et dégaine à la “Miami Vice”, flic et... chanteur de charme, François Sentinelle est le “héros” d’un film déjanté et survitaminé. Avec un Jonathan Cohen au sommet de sa forme.
Comme dans "The Wastetown", l’Iranien Ahmad Bahrami travaille la répétition et l’étire à tel point qu’elle lui permet d’induire la surprise. Jusqu’à une scène finale qui, là encore, éclaire le reste.
L’exploitation des plus précaires par d’autres qui le sont un peu moins. Décors étranges, mise en scène froide à souhait… Nicolas Silhol signe un thriller social réussi.
Le film, visuellement très riche, nous sème parfois dans des allers-retours éreintants entre le monde réel et ce château cathartique. Mais demeure d’utilité publique tant ce fléau mine le Japon, où un ou deux enfants par classe ne parviennent plus à se rendre chaque année dans leur établissement.
Entre un tueur à gages capable de se travestir en infirmière à domicile, une jeune fille jamais malade mais découvrant qu’elle n’a qu’un seul poumon et un comédien très en colère qui se venge en plantant sur scène un clou dans le pied d’un partenaire de jeu, on jubile d’être ainsi dérouté.
Le cinéaste chronique avec empathie et pudeur la relation touchante, pleine de mélancolie, entre cette sportive hors norme et son mentor en fin de partie.
Bien sûr, la magie d’Àma Gloria vient, aussi, de ces deux actrices non professionnelles, la petite Louise Mauroy-Panzani (comment la réalisatrice a-t-elle pu lui tirer de tels sanglots ?) et Ilça Moreno Zego, d’origine cap-verdienne, si lumineuse et sereine.