Jean-Luc Herbulot, réalisateur abonné aux productions à petit budget, signe un thriller à la frontière de la série B, dans lequel JoeyStarr singe maladroitement le Keanu Reeves de John Wick, et Asia Argento surjoue chaque situation à l’extrême. Ce décalage parvient cependant à créer quelques étincelles (...).
Si le film cible avec acuité les craintes contemporaines suscitées par ces nouvelles technologies, si proches de notre réalité, [...] l’ensemble ressemble plus à un épisode bâclé de "Black Mirror" qu’à une dystopie réellement troublante.
Un zeste de Marvel, un trait de manga et une bonne dose de kung-fu : malgré une fin bavarde, ce joyeux gloubi-boulga bariolé remporte la médaille du divertissement.
L’auteur et coréalisateur ne se contente pas d’enchaîner les scènes à la manière d’un film à sketchs, mais développe une intrigue solidement charpentée avec voyage spatio-temporel à la clé, en s’offrant, au passage, une parenthèse inattendue dans le « live action » avec comédiens en chair et en poils. Seul petit bémol, Jul a aussi maintenu le rythme d’enfer de sa série – dix blagues ou calembours par minute, au bas mot.
Réunis en un seul long métrage, les deux « chapitres » d’Anaïs racontent l’épanouissement d’une personnalité sacrément attachante, sous le regard en plein mûrissement d’une cinéaste devenue son amie.
L’ensemble, frénétique et bourrin, devient presque malin lorsque son manichéisme s’inverse : les malfrats ne sont pas loin de crier à l’injustice face à la surenchère de la contre-attaque (superbement chorégraphiée) d’Amrit.
Agréable à l’œil, l’idée manque toutefois de profondeur et de précision, comme ce film qui veut documenter le lent affaiblissement d’un système mutualiste, réforme après réforme. Restent quelques témoignages concrets et émouvants, comme celui de Rose-Marie Péchallat, conseillère retraitée devenue militante.
Deux ans après avoir réalisé Balloon, qui traitait de la politique de l’enfant unique, le regretté Pema Tseden (1969-2023) ancrait, de nouveau, sa fiction au cœur des plateaux tibétains et signait un long métrage à l’esthétique léchée, proche du conte. Le léopard, créé en effets spéciaux numériques, est également réussi. Toutefois, la dimension didactique du film, qui va jusqu’à des extraits de documentaires de la BBC, et plusieurs longueurs gâchent un peu le plaisir.
Après “Aucun homme ni dieu”, le réalisateur américain Jeremy Saulnier continue d’explorer la veine des thrillers “slow burn”, cette fois sans mysticisme, à l’os, dans un charmant polar.
Remake d’un film populaire outre-Manche, Vieilles Canailles (Kirk Jones, 1998), À l’ancienne multiplie astucieusement les manœuvres dilatoires – conversations redondantes, disparition du ticket, tracasseries administratives –, si bien que le gros lot semble inaccessible.
On peut trouver l’issue de l’histoire un peu angélique, mais le regard porté sur cette femme par le réalisateur – qui dit s’être inspiré de sa propre mère – est aussi une déclaration d’amour sincère et pleine de panache. Une ode aux renouveaux tardifs et à la solidarité des laissés-pour-compte.