Il fallait aux trois auteurs, Ekiem Barbier, Guilhem Causse et Quentin L’Helgoualc’h, inventer une méthode documentaire qui permettre de dompter cet univers numérique.
Avec une actrice convaincante en enseignante passionnée, Lubna Azabal, et une caméra qui donne habilement l’illusion de filmer sur le vif, le film reconstitue avec courage la mécanique délétère de l’intolérance. Mais ces rouages laissent peu de place au recul et pas toujours assez à la nuance, dans cette tragédie où chaque personnage représente une réalité trop vite reconnaissable.
D’une insouciance épatante, le film trouve de fait la juste mesure entre un humour bon enfant, destiné aux plus jeunes, et des questionnements passionnants sur l’adultère et la parentalité. Dommage que sa dernière partie, truffée d’explosions à gogo et de combats survitaminés, vienne alourdir un peu l’ensemble.
Pour ses premiers pas comme réalisateur, l’acteur Dev Patel fonce tête baissée dans la récitation malheureuse : devant sa caméra tremblotante à l’épaule, se bousculent un John Wick et un Rocky hindis, assaisonnés d’une pincée d’emphase mystique à la Gladiator.
Ce premier long métrage louvoie constamment entre la saga mafieuse et le récit initiatique un rien tordu et, malgré d’excellents comédiens, ne réussit ni l’une, ni l’autre. La faute à un récit pas toujours intelligible et à une ultraviolence mise en scène avec une complaisance malsaine.
Cette fiction trop légère, et trop grisée par la force et la fragilité des liens adolescents, se révèle un ovni attachant, où la danse et la chorégraphie des corps prennent une belle place.
Un cauchemar qui, sous prétexte d’aborder en filigrane le traumatisme de la guerre, nous en fait vivre un véritable, particulièrement scabreux – scène de masturbation agrémentée de bouts de cadavre, dialogues crus à base de « Tu te souviens de ce prof de chimie qui bandait dès qu’il me voyait ? »…
Une tension parfaitement maîtrisée s’installe dans ce film qui fait surgir une atmosphère et un imaginaire rappelant, contre toute attente, l’univers de M. Night Shyamalan, l’auteur de Sixième Sens (1999) — où des gens ordinaires développent un rapport obsédant avec une autre réalité.
Derrière son titre intrigant, sans doute mensonger, Le Mal n’existe pas conjugue élégie écolo, fable politique et western contemplatif dans un élan de mise en scène d’une beauté rare.
Cette débauche d’énergie se retrouve dans l’animation 3D échevelée, la multitude de personnages plutôt bien croqués (dont un irrésistible ver rasta) et les gags en rafale. La croisière amuse beaucoup, certes, mais, passé un certain âge, fatigue un peu aussi…
Avec un budget modeste, ce premier long raconte la genèse d’un film fauché, dans une maison à la campagne, par un cinéaste-gourou voulant se laisser guider par le hasard. D’où un humour assez laborieux, entre improvisations ineptes (quand la caméra tourne) et attentes absurdes (quand elle ne tourne pas).
Sans opposer schématiquement les victimes et leur bourreau, le film montre, avec un certain brio, l’hypocrisie d’hommes sortis de leur zone de confort, blessés dans leur ego. La vengeance, exercée ici au nom de la croyance religieuse, devient alors le seul moyen de s’affirmer.
Il y a un peu de Dario Argento et beaucoup de Rosemary’s Baby dans ce premier long métrage qui peine à développer sa propre sensibilité. La réalisatrice tente, en vain, de glisser un embryon d’idée au sein d’un film lourd, inutilement violent, qui peine à réanimer la saga.