Ado en perdition, famille brisée par un décès, père impuissant… autant de signaux d’alerte, attention fiction larmoyante. Mais "Le Combat d’Alice" suit un chemin balisé en réussissant tout le contraire.
La finitude de tout et tous, l’éclatement de l’espace-temps inspirent à Juho Kuosmanen une magnifique épopée miniature à la Méliès, entre terre et ciel. Où le bricolage ludique des accessoires et des effets spéciaux apportent un contrepoint enluminé à la mélancolie déchirante des adieux.
Pour raconter cette lutte férocement inégale, et toujours d’actualité, le cinéaste, originaire de la région, choisit une forme hybride, un genre de « documenteur » dans lequel la population locale rejoue son combat contre l’avidité du grand capital dans des scènes aux accents de western, parfois en chansons. Ou comment conjuguer art et militantisme en mode mineur.
Curieuse réinterprétation moderne de Richard III dans la pègre berlinoise, ce film séduit par ses ambitions esthétiques et le jeu de son interprète principale. Mais moins par sa philosophie un brin doloriste.
Ça n’est pas vraiment du Dumas. Ce n’est peut-être pas non plus de l’Histoire. Mais, assurément, c’est du Chéreau. Du grand Chéreau (…) Un feuilleton familial hallucinant.