A 94 ans, le réalisateur américain livre un film de procès complexe, au scénario retors, dans une filiation assumée avec « Douze hommes en colère », de Sidney Lumet.
Une comédie sociale qui frôle le drame sans jamais y tomber. Marco Pico a réussi une satire nouvelle sur un sujet - le journalisme à sensation - souvent traité. (…) Et la force de la satire tient à ce "dépaysement.
Libéré de toute référence au réel, ce nouveau volet remonte aux sources de la guerre entre Autobots et Decepticons. Vaguement dystopique, le récit se révèle surtout abracadabrant, pur prétexte au vacarme de tôles froissées et de carrosseries reconfigurées dont la série s’est rendue familière.
Rien, pourtant, qui puisse faire oublier les nombreux couacs : casting international mal accordé, scénario au rabais, clichés et laideur visuelle au cœur d’un Paris livré sur un plateau.
Ce retour du même, qui recourt à l’arraisonnement des idées et des corps, fait planer une ironie amère sur Chroniques chinoises, qui, derrière une complexité formelle forcenée, peine toutefois à en développer le propos.
Enjeu de cette programmation : les épousailles de la magnifique collection privée réunie par Karmitz et du fonds imposant du musée qui l’accueille. Quant au film, il consiste à écouter Marin Karmitz parler de ses choix, expliquer ce qui l’attache à quelques-uns des tirages accrochés en ces lieux.
Toute une société, où chacun tient son rôle comme il imagine qu’il se doit de le faire, y conspire à cacher une vérité très tôt découverte dans le récit. Comme venus d’un autre monde, l’arrivée inopinée des services sociaux de l’Etat, appelés à l’aide par le jeune homme, relancera pour quelque temps une intrigue qui a tendance à tourner en rond.
Claudia Marschal crée une archive parlante, rythmée par le cliquetis du clavier de l’adjudant, peuplée d’images (Super 8, téléphone portable, plans fixes…) revisitant le trauma.
Le film, modeste, a une réelle vertu pédagogique : sans rien montrer, il ramène le corps féminin (son poids, ses organes, ses traumas et ses larmes) dans le champ. Enfin, il finit par être le portrait de quatre femmes qui se tiennent discrètement comme à côté du monde.
Le scénario devait être aussi crédible que respectueux. En filigrane, le film interroge le rapport à la terre et aux pratiques agroalimentaires. Qui est le sauvage, celui qui vit en pagne ou celui qui arrive avec son engin pour couper les arbres et déloger les habitants ? On devine la réponse, mais le suspense est bien entretenu.
Il est heureux de voir un film pour enfants faire aujourd’hui le pari d’une expérience de cinéma très simple, qui aura, aussi pour les adultes, quelque chose d’apaisant.
On respire, dans le documentaire de Raphaël Grisey et Bouba Touré Les Voies croisées. Le récit est libre, polyphonique, porté par le désir d’inscrire un projet d’agriculture vivrière, en Afrique de l’Ouest, dans une vaste réflexion politique.
Le réalisateur situe le récit de ce mélodrame minimaliste dans les années 1990, à une époque où la question de l’art et de la représentation était encore taboue dans la société. A voir.
Premier long-métrage de Hassan Guerrar, attaché de presse connu comme le loup blanc dans le milieu du cinéma, ce film dévoile avec pudeur un pan douloureux d’intimité de l’incroyable vie de ce gavroche franco-algérien.
Il est difficile de ne pas fondre devant cette profusion sensible qui semble émaner d’une masculinité à l’ancienne, bagarreuse et désordonnée, en cours de déconstruction.