Toutefois, la beauté du film ne tient pas spécifiquement à cette trame de significations balisée, ni même au casting un peu lisse qui l’incarne. Elle réside plutôt dans sa douce et lente scansion, qui laisse aux scènes le temps de s’installer, s’imprégnant du spleen de ces existences urbaines qui se découvrent captives d’une structure.
En nous conserve cette légèreté qui faisait le charme du premier opus, tout en faisant apparaître les nouvelles morsures et entorses au pacte républicain, auxquelles les lycéens ont dû faire face.
Ce premier long métrage, non exempt d'un certaine candeur dans la conduite du récit, ne rend pas justice à la formidable énergie positive qui se dégage de ce territoire.
Tiraillé entre le passé ensoleillé du couple et le présent sombre du procès, le film prend un tour didactique, figeant les personnages dans des destinées monolithiques de héros et de martyrs.
Le film, toutes proportions gardées, se regardera avec d'autant plus de sympathie qu'il ne se déroule pas dans l'univers éternellement rédimé des super-héros, mais qu'il se contente, en cela fidèle à la vérité de notre époque, de lâcher les gazs dans une pure économie de la dépense et de la catastrophe.
Il y a dans le film, convoqués avec la plus grande finesse, les souvenirs que l’on préférerait oublier, ceux que l’on aurait aimé s’inventer et ceux que l’on souhaite encore se fabriquer. De ces derniers, Bouli Lanners tire matière à un mélodrame qui jamais ne cède à la tristesse.
Eclairage clinquant, couleurs primaires, ambiance de boîte de nuit, fétiches divers caractérisent une oeuvre qui suit finalement un parcours assez attendu, vaincu par l'idéologie de la démonstration telle qu'elle s'incarnera dans une scène finale.
Entre les vagues épouse cette fusion qui suscite chez les filles fous rires et grandes embardées, dans le joli sens de l'énergie adolescente, mais peine à trouver des nuances au sein de leur relation, nuisant à la crédibilité du récit.
Le cinéaste réussit à faire advenir une parole informelle, accessible et sidérante, au fil de cinq nouvelles ou courts-métrages simplement "cousus" les uns aux autres (...).