Le cinéaste, existentialiste par essence, livre une méditation sur les cycles de la vie, la prise de conscience que chaque vibration de celle-ci serait à la fois contingente et sublime.
Coup de théâtre, c’est le vieux pot de confiture du whodunit servi à la sauce postmoderne. Le film brise le quatrième mur, enchaîne à un rythme nauséeux mises en abyme, clins d’œil au spectateur et autres gadgets « méta » que Tom George, son réalisateur, semble confondre avec de la virtuosité.
Bref, rien de nouveau sous le soleil de la chronique bourgeoise, et le film, à force de patience et de délicatesse, finit d’être aspiré par sa propre torpeur.
Mêlant fiction et documentaire de manière un peu flottante, le film s’étire et perd progressivement de sa force. A l’aune de la guerre déclarée entre-temps par la Russie, le titre en revanche prend tout son sens.
Laetitia Moller s’est embarquée avec sa caméra, sans commentaire ni intervention, dans leur trip musical. Il en résulte ce film, dont on apprécie le côté brut de décoffrage, mais qui aurait gagné à se forger un point de vue et à densifier un peu son propos.
Si le cinéaste multiplie les rebondissements en abordant de nombreux thèmes (le statut des femmes, l’émancipation de la jeunesse, la place des artistes…), on a la sensation d’assister à des saynètes en enfilade dont la sortie de crise se loge bien souvent dans une sorte de statu quo confortable où, finalement, tout le monde retourne à sa place.
Lave incandescente, fumées grises, les images tournées au mépris du danger constituent tout l’intérêt de Fire of Love, lequel fait écho à des films de Werner Herzog – La Soufrière (1977) et Au fin fond de la fournaise (2016). Mais la fâcheuse tendance de la réalisatrice à ramener sans cesse sur le terrain leur idylle agace et rétrécit le propos.
Cette rencontre fortuite amène Joan à replonger dans ses souvenirs, un exercice risqué au cinéma, mais que le film traverse avec une certaine subtilité grâce au montage et au scénario (...).
La mise en scène de Peter Kerekes, rigoureuse et pondérée, se mesure aux cycles et aux rythmes de la prison. Ce regard pourrait aisément passer pour froid. Or c’est tout le contraire qui se produit ici : la froideur inhérente aux lieux et à leur fonction est contestée par les présences qui l’habitent.
L’affaire dure huit mois et compte une trentaine d’échanges. Le drôle est que les deux hommes, l’un tenant du mystère, l’autre de la clarté, ne se comprennent pas vraiment, mais qu’ils ont en partage leur géniale solitude et la fragilité de leur grand âge. Le dialogue sombre, mais le film s’envole sur les ailes de ce malentendu.
Voilà donc une terrible illustration de la complexité de l’âme humaine et du rapport amoureux, pourtant servie avec une clarté, une précision, une limpidité, qui enchantent.
Parce qu’il nous propose une passionnante réflexion sur les images, alors même qu’employant des archives de propagande nazie comme soviétique, le réalisateur parvient, précisément par son art du montage, à en désactiver l’idéologie au profit d’un récit qui nous en permette l’intelligence.
Malgré le savoir-faire de Robert Zemeckis, le remake du deuxième long-métrage d’animation du studio Disney, réalisé en 1940, reste un produit sans beaucoup d’âme.
La première partie du programme est des plus intéressantes (...). La seconde est, hélas, plus convenue, mais les comédiens y mettent tellement de plaisir qu’on pourra s’y divertir.
Malgré une approche programmatique, où chaque plan pousse le curseur vers l’anéantissement, et une mise en scène verglacée légèrement redondante, Plan 75 a le mérite de décrire les mécanismes de l’intolérance à l’égard des seniors, particulièrement présente au Japon (...).