Marchant sur les brisées cruelles et absurdes qu'on leur connaît, les deux auteurs manipulent ici un unique ressort qui finit par se gripper quelque peu.
La Chapelle du Diable redonne un coup de sang neuf à un genre qu'il nourrit d'une rhétorique classique consistant à faire sursauter le spectateur par des moyens habituels dont l'apparition récurrente d'une créature infernale et mortelle.
Quête identitaire, double culture, sororité, enjeux et dangers de l'autobiographie, le deuxième film de fiction de Yamina Benguigui aborde ces thèmes à travers une succession d'épisodes dont la logique échappe et sans mise en scène.
La construction du même personnage en trois âges et à travers trois acteurs différents renforce cette impression : que la vie n'est autre que ce qui nous échappe.
Renonçant à la facilité rétrospective de surajouter du drame au drame, ou de verser dans le pansum idéologique, Fazili conserve à son film sa valeur de document.
Opportunisme ou pas, le film n’en reste pas moins précis et conséquent dans sa manière de vouloir épuiser toutes les dimensions de son sujet et de la réalité de la communauté qu’il filme, sans jamais souscrire au misérabilisme ni à la victimisation.