Lancé dans le projet avec de l’or entre les mains (l’histoire de deux bras cassés qui firent fortune dans le trafic d’armes sous l’administration Bush), Todd Philips (Very Bad Trip) parvient à en esquiver presque toutes les ressources.
Belle réussite que ce premier long-métrage inspiré par l’histoire vraie du Simshar, bateau de pêche naufragé au large de Malte en 2008, dans un contexte socio-politique embrasé par la crise économique et migratoire.
Matthew McConaughey est de presque tous les plans, et la perfection inébranlable de son personnage couvre le film d’une pellicule de bien-pensance qui en fait un objet presque sans saveur.
Autour d’un septuagénaire reclus, le réalisateur brode sur le thème de la fin du monde. Mais si le personnage central est fascinant, ses acolytes tirent le film vers la banalité.
Construite autour du motif éculé de l’acariâtre qui s’attendrit au contact de la gentillesse, cette comédie cousue de fil blanc et de bons sentiments ne surprend guère.
Dans la plus forte scène, la taularde assiste à la défiguration d’une codétenue. Tandis que l’objectif se rapproche très lentement d’elle, Audrey Estrougo fait passer à l’exception d’un dernier plan très bref toute l’horreur du spectacle dans les yeux de Sophie Marceau (...) offrant la douleur de son héroïne avec une économie d’effets saisissante.
D’une facture brillante, mais moins éminemment personnelle que celle du précédent, "Victoria" laisse l’impression d’avoir intelligemment assuré le passage au deuxième long-métrage. Il a de fait gagné en maîtrise et en sophistication ce qu’il a perdu en incongruité et en intensité.
Il n’est en effet pas certain qu’il faille ranger Félix dans la catégorie douteuse des enfants « à part ». C’est ce que nous suggèrent la première scène et d’autres orchestrées pareillement, au gré de la mise en scène tendue, précise, remarquable de force de Philippe Lesage.
A peu près comme dans "Les Femmes du bus 678", la surcharge est donc de nouveau le problème du film, dans la mesure où il n’y a pas lieu de penser qu’elle fasse (...) l’objet de la moindre distanciation. Restent le récit et sa parabole, aussi honnêtement et impartialement menés que possible (...).
Dans les rôles de Marine et Aurore, marsouins de retour d’Afghanistan, Soko et Ariane Labed font vibrer "Voir du pays" d’émotions douloureuses et vitales qui donnent à cette réflexion sur la violence militaire la texture d’une tragédie familière.
Ce polar paresseux ne propose pas grand-chose de plus que les éléments de son pitch opportuniste : la légende de Pablo Escobar, le folklore Scarface et le mythe contemporain de « Breaking Bad », que l’acteur Bryan Cranston réactive avec une déclinaison au rabais du personnage de Walter White.
Le cinéaste décrit, avec une sensualité trouble, la langueur existentielle d’un nomadisme figé en lui-même à force de ne se fixer nulle part. Mais son écriture laconique et altière fait souvent porter sa volonté de discours sur le dos des personnages.
Menée efficacement, la version 2016 de ce grand spectacle de cinéma n’est pas un chef-d’oeuvre, mais un divertissement léger tout à fait recommandable.
Il y a de la légèreté dans les apéros chips filmés comme à la dérobée, du drame dans les silences qui suivent et ponctuent les rencontres avec les institutionnels, le heurt entre l’anticonformisme de Millepied et l’immobilisme éléphantesque de l’institution – sans que le film, élégant jusqu’aux pointes, ne s’aventure jamais à appuyer l’un ou l’autre.
De "La Prisonnière du désert" à "No Country for Old Men", en passant par "Giant", le terreau est fertile, et le film de Mackenzie s’y épanouit, énergique, violent, sentimental, spectaculaire…
Malgré la trame ample et romanesque du récit, le souffle mélodramatique est comme étouffé par la mise en scène délibérément distanciée d’Ozon (...). Il faut attendre la fin du film (...) pour voir l’émotion percer. Dommage. "Frantz" aurait pu être un grand film.
Constituée d’une longue conversation entre ses personnages, cette hagiographie aseptisée embaume ces deux figures politiques, pour en faire d’impeccables parangons de bienséance.