Aude Léa Rapin réalise une ambitieuse dystopie sur la violence d’État et l’urgence climatique d’une brûlante actualité, et réfléchit avec pertinence à la dangerosité des images.
Au-delà du seul fan service, le film se place ainsi au service d’une certaine idée de la pop culture contemporaine, qui crée des ponts entre les univers, appelle toujours plus de générosité, et est encouragée par des communautés pouvant tordre le bras des studios.
Avec un soin amoureux, le film travaille la texture, la chromie de l’époque, en restitue le charme orangé et ouaté. Mais en désigne aussi la brutalité archaïque et ses impensés discriminatoires.
Dépassant ainsi le simple hommage geek-cinéphilique, l’artifice du monde de Rankin accouche d’une vérité qui aurait été impossible à saisir dans le réel le plus brut.
De grandes images de cinéma qui nous hurlent depuis les tréfonds un funeste “memento mori”. Parvenu jusqu’au spectateur, ce cri peut aussi retentir comme un conseil : rappelle-toi qu’il faut vivre pour rapporter de telles aventures.
Au cœur de cette exploration profondément réflexive et morale, Paul Schrader se regarde en tant que cinéaste et interroge la facilité avec laquelle on peut mythifier la vie d’un·e autre.
La performance de Sandrine Kiberlain ne fait pas de "Sarah Bernhardt, La Divine", un chef-d’œuvre, loin de là, mais elle rend son spectacle supportable, voire agréable, et c’est déjà pas mal.
Malgré une grande signature d’auteur (le Barry Jenkins de “Moonlight”), la suite du “Roi Lion” live de 2019 est une quête d’hyperréalisme animal inconciliable avec le conte et vouée à l’échec.
Comédie burlesque, film fantastique, drame social, chronique féministe : Merlant embrasse tout, au risque parfois de s’éparpiller, mais sa joie est communicative.
L’enchantement enfantin provoqué par les lumières multicolores ou les premiers baisers adolescents sous la neige apparaissent dans ce film comme les miroitements d’un fascinant kaléidoscope mémoriel.
Il y a ici quelque chose de vibrant, de mouvant, de galvanisant, un humanisme sans sentimentalisme, chaleureux, qui procure un plaisir de cinéma intense.