De son vivant est un film qui souffre d’être à ce point le documentaire de son propre tournage ; pourtant, dans les failles de sa structure trouée, il émeut, notamment quand il filme ses acteurs·trices avec la conscience de leur fragilité.
Encanto, la fantastique famille Madrigal est parfois trop littéral, mais cela construit une parabole assez réussie en ce qu’elle parvient paradoxalement à prôner la normalité sans jamais dilapider la magie.
Si la ligne narrative d’Au crépuscule épouse celle d’un film de résistance traditionnel, la caméra de Bartas se veut plus abstraite et scrute essentiellement les atmosphères dévitalisées des lieux.
Il faut bien reconnaître l’intensité et les épaules de ce film qui se limite aux premières années de carrière du groupe et qu’on aurait, on l’avoue volontiers, voulu voir se poursuivre à l’apparition du générique de fin.
House of Gucci évoque davantage les rebondissements à répétition d’une série comme Dallas qu’une grande forme opératique qui métaphoriserait un d’âge d’or du capitalisme.
Malgré la puissance sensuelle de ses deux interprètes principaux, ce thriller psychologique est plombé par un cynisme sentimental navrant et de surface, rehaussé par une photographie de morgue.
Malgré toutes ses bonnes intentions, le film souffre de personnages à la caractérisation trop unidimensionnelle pour vraiment émouvoir. De même, son script linéaire manque d’aspérité et laisse l’impression tenace de ne pas parvenir à s’émanciper d’un cadre et d’intentions trop appuyées.
Seule la présence de Sandrine Kiberlain, décidément toujours aussi naturelle dans sa manière d’exister à l’écran, parvient à éclairer quelque peu cette comédie romantique bien fade – qui se réserve sûrement de plus beaux jours à la télévision.
Les comédien·nes sont impeccables, frappant·es de précision dans leur manière de faire monter la moutarde, comme toujours chez Les Chiens de Navarre – mais quelque chose d’un peu artificiel, attendu et systémique commence pour la première fois à se faire sentir.
Haute couture semble en réalité assez conscient et limite complexé par son propre schématisme sociologique, dont il tente régulièrement de s’excuser notamment par des choix de représentations très discutables à l’endroit de la cité.
La déesse des mouches à feu réussit également par son traitement à la fois poétique et cru à tisser un témoignage particulièrement cathartique sur cette révolte qu’est l’adolescence.
Clair-Obscur est le plus saisissant quand il adjoint à son histoire de race et de classe, une histoire de désir saphique réprimé et entrevoit de nouer une réflexion sur les différents pôles des minorités.
Tre Piani ne raconte qu’un mouvement qu’il étudie et décortique tel un chirurgien muni de son bistouri. Celui des transmissions (morales, biologiques) d’une génération à une autre et la façon dont la progéniture reproduit les schémas de ses ancêtres ou les court-circuite.
À l’artificialité subie (et souvent un peu gênante) du genre, Valérie Lemercier oppose une artificialité extravagante, un peu baroque. Aline, c’est Céline telle que Valérie la rêve, c’est Valérie telle que Céline la révèle, et encore autre chose, un être inventé, une pure fantaisie de cinéma.