Ce qui pourrait être agaçant prend lentement la forme d'une ritournelle, d'une prière, d'une méditation, d'une psalmodie. Le spectateur tombe dans une faille de l'espace-temps, ou plus simplement dans un état mental proche de l'hypnose. Ce qui n'est pas désagréable.
Traqué par les siens, John Wick se lance dans une troisième aventure aussi épique que jubilatoire. Certes un peu moins maîtrisée que l'opus précédent, elle n'en oublie pas cependant d'être un objet de cinéma contemporain passionnant.
Dans un geste cinématographique d'une allègre mélancolie, le cinéaste espagnol met en scène ce qui a formé son imaginaire en évitant l'écueil de la complaisance.
Sous ses airs de bonbon acidulé 2.0, coloré et pop comme les premiers films de Xavier Dolan, Hard Paint ne cache pourtant pas la noirceur d’un pays qu’il filme comme un cimetière géant […].
S'il est évident qu'il ne sait pas encore très bien où poser sa caméra et que les axes ont tendance à se multiplier de façon un peu vaine, l'infinie attention accordée aux regards, aux gestes, aux paroles et à ce qu'ils traduisent des états émotionnels tourmentés de ses personnages impressionne déjà.
L’ambition du projet a de quoi séduire mais, dans ce décor glacé, quelque chose manque (peut-être un peu de légèreté et de poésie) et quelque chose gêne, comme cette hypersexualisation des corps – en grande partie – féminins, réduits à d'affriolants bouts de chair.
Sauf qu’à l’arrivée, ce "Hellboy" est un ratage intégral, dont il est difficile de sauver une seule idée tant la laideur – visuelle, morale – y règne sans partage.
Jaime Rosales surfe en permanence sur le haut de la vague de la misanthropie avec une complaisance à faire rougir Michael Haneke, Michel Franco et autres Christian Mungiu.
Mais ce mouvement d'ouverture ne s'opère pas sans qu'il s'y charge au passage des pires défauts de la comédie grand public, à savoir une certaine beauferie et une façon de dresser les minorités les unes contre les autres, dans une avalanche de clichés.
Son caractère hors cadre frappe d’abord, comme un film qui ne serait pas tant une adaptation canonique qu’un objet entre la fanfiction roublarde et le catalogue d’easter eggs.
Filmer les émois de l’adolescence sans la juger ni la stigmatiser, épouser ses gestes en évitant les tics ou un retour de morale, cela n’est pas si facile et déjà un petit exploit en soi.
Tourné en noir et blanc dans des paysages insulaires austères et sublimes, la cinéaste déplace le conte à la fin du Moyen-Âge. Cela lui donne une aura mythologique et mystique, renforcée par l’incursion du fantastique.
"Le Chant de la forêt" est un film très simple, très méditatif, où on ne s’ennuie jamais pourtant (pas de plans fixes de cinq minutes), où le temps se déroule à son propre rythme.
Une série de portraits aiguisée dans sa dénonciation d’un patriarcat ancestral mais incapable de la faire résonner avec ses manifestations plus contemporaines.