A trop vouloir tordre la réalité pour y creuser un récit héroïque, plombé par une quête d’émotion volontariste, "Tolkien" passe à côté de son sujet, et livre un biopic sans âme.
Ce "Daim" ne serait-il pas autre chose qu’un autoportrait en cervidé ? Une façon pour Dupieux de tout lâcher afin de revenir à l’état sauvage, à son désir primitif de cinéaste […] ; juste filmer, et voir si ça fera un film ? En l’occurrence, c’est un grand oui.
Si la mise en scène de Yona Rozenkier est décousue et souffre d'un manque de rythme qu'une tapisserie sonore peine à compenser, le portrait familial, genré et identitaire que propose le film n'est pas sans intérêt.
"Greta" est-il un film sur la prédation ou la paranoïa ? Difficile à dire, et de toute façon, il adopte trop explicitement le ton de la farce macabre et de l’humour noir pour ne pas qu'on y voie surtout le cauchemar partagé de deux femmes qui ne parviennent pas, l’une comme l’autre, à surmonter une disparition […] et oublier leurs morts. Jusqu’au délire de persécution.
"Lune de miel" est un film assez étrange, mélange de voyage de retour émouvant et amer vers le passé et de franche comédie. La caricature de la famille ashkénaze n'est pas toujours légère, mais elle est assez hilarante […]. Dommage qu'Otzenberger force un peu trop le trait et introduise dans le récit, à coups de maillet, des personnages dérangeants […].
De cette méthode (jeter les produits dans l’éprouvette, voir ce que ça donne) ressort ainsi ce film prodigieux, par moments en équilibre précaire […], mais toujours surprenant et stimulant, point d’interrogation plus que d’exclamation, qui a ce pouvoir rare de vous hanter bien après son visionnage.
Boursouflé et malhonnête, le nouveau film autour de l'icône de la Toho se vautre dans les grandes largeurs, à force de ne pas assumer sa note d'intention.
"Ma" est un thriller horrifique inoffensif, dont le cahier des charges amidonné occasionne son lot de jump scares, mais que plombent un manque d’ambition manifeste et un sous-texte social ambigu.
La réussite du film tient dans sa façon d’exploiter la cinégénie des corps et de tisser avec délicatesse sa romance, son drame social et sa métaphore économique.
Le quotidien d’un groupe de lycéens est émaillé par des phénomènes étranges. Un beau et sombre teen movie, qui signe la naissance d’un cinéaste prometteur.
Un peu à la manière d’Hitchcock ou de Chabrol, à qui le cinéaste sud-coréen a eu le bon goût de rendre hommage en recevant son prix, Bong Joon-ho réussit avec "Parasite" une sorte de tour de force : un film totalement limpide et, en même temps, complexe et mystérieux.
Ce qui pourrait être agaçant prend lentement la forme d'une ritournelle, d'une prière, d'une méditation, d'une psalmodie. Le spectateur tombe dans une faille de l'espace-temps, ou plus simplement dans un état mental proche de l'hypnose. Ce qui n'est pas désagréable.
Traqué par les siens, John Wick se lance dans une troisième aventure aussi épique que jubilatoire. Certes un peu moins maîtrisée que l'opus précédent, elle n'en oublie pas cependant d'être un objet de cinéma contemporain passionnant.