La mise en scène est flottante, simple illustration d’un récit par ailleurs émouvant. Mais le film ne se montre pas du tout à la hauteur de l’œuvre très politique de Lemebel. Dommage.
En filmant, au milieu des grenades et lacrymo, son idylle avec un Gilet jaune, Laurie Lasalle signe un documentaire amoureux et révolté qui embrase tout sur son passage.
Très lâche, le récit de Demain, je traverse, flottant au diapason de ses personnages, ne parvient hélas jamais à s’imprimer sur la rétine du spectateur, glissant sans cesse à sa surface.
Hélas, à force de vouloir traiter trop frontalement la solitude de son héroïne, la trajectoire du film devient trop unidirectionnelle et ressemble à un lent crescendo d’un même dispositif de scène répété jusqu’au terme du récit.
Mon amour est ce grand voyage hypnotique de justesse dans la description des maux et des beautés, ce geste de cinéaste, humble et miraculeux, qui traverse la planète pour interroger la mémoire des autres et mieux regarder la mort en face.
Dans Incroyable mais vrai, il y a certes un MacGuffin paranormal, mais ce que l’on remarque le plus – et c’est sans doute la première fois dans la filmographie de Dupieux –, c’est cette normalité.
Malgré l’indéniable talent de Garland pour mettre en place un climat d’angoisse et pour figurer des images effarantes, et malgré sa volonté manifeste de mettre en scène la masculinité toxique, la littéralité de l’entreprise, couplée au gloubi-boulga spirituel de son exécution, déçoit.
Trop de directions, trop de personnages, trop de styles hétérogènes, et aucun parti pris clair : le film est assez disgracieux dans sa volonté de tout récapituler et tout comprendre.
Film miraculé, enregistré sous les bombes qui menacent en hors champ et à chaque instant de venir saccager le tournage, The Earth is Blue as an Orange trouve surtout sa poétique dans son idée du beau envisagé ici comme horizon salvateur.
Encore groggy, le récit semble émerger après un long évanouissement et tente de se redresser dans un lent mouvement de récupération, de réactiver une histoire mal préservée et donc extrêmement précieuse.
Flirtant entre une comédie acide dont le récit semble possédé d’une fièvre improvisatrice et un portrait plus naturaliste captant avec acuité le quotidien routinier d’un couple, Petit fleur avance devant nos yeux amusés tel un étonnant objet non balisé.
La jeune cinéaste Hadas Ben Aroya porte son regarde aiguisé sur les pratiques intimes de la jeunesse israélienne, brouillées et complexifiées par les nouvelles technologies.
Firestarter semble, à l’image de ses personnages, forcé de s’épanouir dans une forme d’errance cinématographique, ne choisissant (ou ne comprenant) jamais dans quel angle aborder et filmer son sujet.
Nathalie Álvarez Mesén filme le débordement d’un corps prisonnier, qui peut être touché mais pas par lui-même, qui soigne mais ne peut être soigné, comme une éruption qui se passe de psychologie et s’épanouit au contact d’une nature habitée et luxuriante, dans un rapport au monde animal, silencieux et immatériel.
Le film ne trouve pas vraiment de point de chute et se repose trop sur l’exubérance de ses interprètes mais quelques visions demeurent, comme une scène de destruction de statuettes qui semble animée d’une authentique colère révolutionnaire, et restera longtemps à l’esprit.
Deux ou trois grandes scènes, une belle idée, cela suffit parfois à faire un grand blockbuster, et c’est ici le cas, tant Top Gun: Maverick parvient à sublimer ses moments clés malgré un liant plutôt convenu.
Le film dévale au fil de ce suspense torrentueux. Tanguant, menaçant de tomber à l’eau, de disparaître dans un tourbillon, jamais sûr de ce qu’il ose raconter ni certain des moyens romanesques qu’il s’autorise. Une zone d’incertitudes permanentes, riche en fictions.
Le cinéaste français allège et déplace son excentricité habituelle vers des rôles secondaires et la contient dans d’infimes gestes chorégraphiés qui donnent à l’ensemble un mouvement de danse élégiaque d’une beauté sincère.