Par-delà la question du racisme induite par son combat contre la dépigmentation, c’est le rapport traditionnel homme-femme que le film décongestionne dans la bonne humeur, avec une efficacité qui force le respect.
Le milieu du foot business a beau s’avérer trouble, on devine trop vite l’issue de ce premier film un chouïa trop grave et naïf, dans lequel un espoir lyonnais hésite entre garder son modeste agent (son oncle) et répondre à la drague d’un super cador sulfureux (Edgar Ramírez).
D’un côté, « Little Jaffna » est porté par un enthousiasme viscéral, une soif de faire du moindre motif pittoresque une sorte d’opéra urbain survitaminé ; de l’autre, il reste bizarrement à la surface des choses, comme s’il s’empêchait d’octroyer à ses héros la profondeur et la singularité d’authentiques personnages de cinéma.
Lointainement inspirée d’une histoire vraie, cette comédie de monte-en-l’air maladroits est servie par un enthousiasmant trio d’acteurs, une mise en scène ménageant de beaux moments suspendus (superbe nuit au musée) mais plombée par un scénario trop linéaire.
Par sa dignité, Izzeldin Abuelaish, endeuillé par la mort de trois de ses filles, transmet une puissance émotionnelle jamais tire-larmes. Tous deux ont la foi chevillée au corps : un jour, Israéliens et Palestiniens pourront se parler à nouveau.
Ce premier long-métrage particulièrement prometteur sait affirmer formellement sa mise en scène névrotique et paranoïaque, la distorsion habile et efficace de la réalité vécue par son héroïne contaminant progressivement la perception du spectateur.
Pour Bérénice Bejo, d’origine argentine, et pour le réalisateur, qui rend hommage à sa mère, ce portrait d’une résistante à la junte guatémaltèque, tiraillée entre son activisme et l’éducation de son fils, veut dire beaucoup. Pour le spectateur, hélas, c’est l’inverse.
Simón se pose en naufragé social, trouvant dans cette sphère marginale une manière de s’ajuster harmonieusement au monde. Mais il compose aussi une sorte de Spartacus pernicieux, contre-pied absolu à l’Argentine viriliste et prédéterminée de Javier Milei.
Adaptée d’un livre autobiographique du vrai Gigi, portée par des acteurs plus vrais que nature (mention spéciale au père, Francesco Di Leva), cette tragédie du mal, primée à Venise, sur l’atavisme de la violence et la solitude des victimes résonne fort dans l’Italie de Giorgia Meloni.
Cette puissance de la fiction, Mélanie Thierry l’incarne à elle seule, renversante Mariana qu’elle interprète en ukrainien et jusqu’au bout des ongles. Elle est la chair du récit.
Le rythme faussement nonchalant de cette chronique familiale et sociale (la course au mercantilisme de la société thaïe, les strates économiques de la ville de Bangkok…) se cale sur le tempo de son héros, ado intéressé aussi agaçant que désarmant. Une révélation.