Le film suit cet indic filou aux nombreuses zones d’ombre (Roschdy Zem est génial !), sans jamais chercher à les élucider. Un choix pertinent, relayé par une mise en scène au cordeau, sèche et épurée, qui permet au film d’éviter le piège de la simple chronique politico-judiciaire.
Tournée en huis clos, temps réel et longs plans-séquences par une Claire Simon qui a relevé ce défi impossible : faire d’une interview un film dramatique (à la fois théâtral et poignant), la confession de Yann-Swann est, avant tout, un pur moment de cinéma.
L’animation est à la hauteur, faisant feu de tout bois dans une créativité faussement modeste et bricolée, avec des personnages à qui le casting vocal offre un superbe relief.
Une paresseuse comédie de quiproquos, égocentrique (Lacheau est de tous les plans), sale gosse au mauvais sens du terme et ratant systématiquement sa cible.
Deuils, maladie, le script charge la barque. Mais il passe dans ce mélo, où l’on se quitte sous des trombes d’eau, de jolies choses : mains veinées de bleu d’Ardant, peur panique de vivre une histoire d’amour au crépuscule de son existence, crainte tout aussi panique de passer à côté, observation subtile de la façon dont cette aventure affecte l’entourage.
Cette immersion, filmée avec une justesse chirurgicale, dans l’hôpital tentaculaire de Shanghai est une radiographie de la Chine d’aujourd’hui, où l’archaïsme nargue la modernité, la tragédie flirte avec la comédie et la poésie en impose à la technologie.
Tendre, souriant, d'une fraîcheur acidulée d'humour, mais précis, évitant la sensiblerie comme la peste, "Les Doigts dans la tête" [...] est le contraire du film démobilisateur. (18/11/1974)
Voir ces enfants cadrer leur futur est émouvant, instructif, étonnant : la maturité de ces gosses est stupéfiante. D’où le titre du film, pleinement justifié.
Comment conjuguer le geste esthétique au message politique sans le dévoyer ? Rithy Panh y parvient. Au prix de l’insoutenable. Mais aussi de l’indispensable.
Le cinéaste montre l’apaisement de ce lieu clos où elles reprennent des études et acquièrent enfin la dignité, le respect, le droit de rire, de jouer et, malgré la privation de liberté, celui de vivre et d’espérer.
Beau sujet, traité avec humour et respect, qui rend ce road movie éminemment sympathique. Alexandre Jollien, auteur d’« Eloge de la faiblesse », est un sacré personnage, mais on aimerait le voir s’échapper de ce scénario un peu convenu.
Plongée psychologique, portrait d’une Belgique fracturée, le film est fascinant et déroutant. La clé de tout, c’est Alma Jodorowsky, petite-fille du réalisateur d’« El Topo ». Elle est vénéneuse, exaspérante, ultra-sexy. Une vraie découverte.