Comme souvent chez le réalisateur d’« Une affaire de famille », la violence et la détresse sociales sont pansées par l’empathie et la délicatesse d’une mise en scène elliptique, ici emberlificotée dans une sous-intrigue policière qui nuit à la crédibilité de l’ensemble.
C’est drôle, touchant, jamais relou, et joliment adapté d’un roman de Joseph Cedar. L’un de ces films dont on sort avec le sourire et émotion, comme un présent inattendu.
Rarement la soif et la peur de vivre, les sentiments confus et les penchants morbides de cet âge ont été aussi bien incarnés – chapeau à Sarah Montpetit et Joseph Engel, déjà formidable chez Louis Garrel (dans « l’Homme fidèle » et « la Croisade »).
Ces non-professionnels imposent leur parler chti, leur vérité stupéfiante, leur talent électrique, notamment Mallory Wanecque, déchirante lolita des classes popu, et Timéo Mahaut, spontanéité cosmique.
Dans la lignée de « The Magdalene Sisters », un document impitoyable – et poignant – sur un système qui a prospéré à l’ombre de la religion, et qui bafouait la simple humanité.
De Charlize Theron à Ban Ki-moon, en passant par Bill Gates et Rony Brauman, les intervenants font le point. Conclusion : on n’est pas au bout, loin de là.
La sensualité passe ici par le dialogue et les délicieux sous-entendus ainsi que par le jeu complice des deux formidables interprètes. Même si la réalisation de ce huis clos reste un peu coincée.
Entre ultraviolence de jeu vidéo et mièvrerie contractuelle, on ne sait si le film s’adresse à des enfants psychopathes ou à des adultes décérébrés. Peu surprenant de la part du réalisateur de « Dead Snow », où des zombies nazis faisaient du ski, plus venant de la firme Universal. Le divertissement hollywoodien ne va vraiment pas bien.
Amours lascives, torpeur écrasante et déconstruction du mouvement jusqu’à atteindre un immobilisme métaphorique, tout l’art hypnotique du metteur en scène est là, dans ce film sublime d’un cinéaste majeur.
A l’heure où les droits sont menacés, où l’extrême droite met en péril les conquêtes sociales et où l’avortement est contesté (Hongrie, Etats-Unis) voici un film nécessaire et juste.
C’est le plus Z et buissonnier des films de Quentin Dupieux. L’apprécier requiert un minimum de nostalgie pour les « japoniaiseries » des années 1970-1980 à la « X-Or » ou « Bioman » et les ambiances de colo. Un lâcher-prise aussi.
Retenez son nom : Paul Kircher. A la fois fragile et canaille, indomptable et attendrissant, candide et arrogant, il déchire l’écran, que Christophe Honoré raccommode avec une infinie délicatesse.
Scènes de concerts dantesques, couleurs explosant comme un arc-en-ciel sous acide : c’est une œuvre musicale folle, exubérante, démesurée, queer et fluide. On ne reverra pas cela avant longtemps.
Au contraire de son héros, le cinéaste autrichien a conservé son fiel. Son évocation d’une ex-star ringarde, égarée dans une Italie pluvieuse, est à la fois mordante et mélancolique. (...) En revanche, lorsque Seidl s’aventure sur le terrain géopolitique à travers ces migrants prêts à tout pour « remplacer » notre héros en envahissant sa demeure, on ne comprend pas où il veut en venir.
La scénographie est ingénieuse dans ses dispositifs (décors mouvants, projections…) et la caméra sublime la rage sensuelle des corps et des danses. OK, déjà vu mais toujours flamboyant.
Comme souvent avec ce cinéaste, c’est trop long et on ne saisit pas tout à fait où il veut en venir. Déroutante, l’errance aux beautés sombres piste la mélancolie des cannibales.