(...) "Drunk" traite moins de la boisson que de notre inaptitude au bonheur. Sa réussite surprend d’autant plus que l’on n’attendait plus grand-chose de Thomas Vinterberg, qui a si souvent déçu depuis le coup d’éclat de « Festen », il y a vingt-deux ans.
Bref, du déjà-vu. Sauf que l’horreur made in Australie a toujours quelque chose de plus poisseux et ambigu que sa cousine américaine. Ici, tout se joue dans un gynécée pervers, aux nombreux conflits irrésolus, plein de rancœurs et de névroses. Le sous-texte psychanalytique est plus flippant que le film lui-même.
Hélas, tout s’écroule dans le dernier acte, dont la tournure tragique ne prend pas, avec des personnages féminins sous-écrits. C’est d’autant plus regrettable que Mélanie Doutey est formidable.
La banalité apparente de cette histoire et l’acceptation de cette forme de justice, qui s’apparente au lynchage, sont choquantes. Le pardon, enfant de la charité, peut-il être monnayé, sous l’œil de Dieu complice ? « Yalda » est le cantique des humiliés.
Car Bégaudeau est un malin. Il a semé des pièges dans son documentaire et s’amuse, pour désacraliser l’utopie naïve du bon sauvage et du retour exclusif à la nature, de la crédulité du spectateur. Lequel se demande s’il est devant un ersatz de l’émission « Strip Tease » ou un reportage engagé façon Cyril Dion.
Ce film citoyen et salutaire, qui milite pour la liberté d’expression, décrypte l’information de manière édifiante et passionnante. Seul petit regret : qu’il faille attendre la fin du film pour voir s’inscrire les noms et les fonctions des intervenant(e)s…
Ce biopic inspiré d’événements authentiques est poignant, et la colère devant le traitement indigne que la République française a fait subir aux réfugiés n’est pas éteinte. Le crayon est une arme à tuer les fascistes, le film le démontre avec éclat.
Directeur de la photo pour Manoel de Oliveira, Mário Barroso signe une mise en scène esthétique un peu rigide. Mais l’interprétation de Maria de Medeiros, actrice trop rare et toujours magistrale, confère au film un souffle lyrique et mélancolique.
Ours d’argent du meilleur réalisateur au dernier Festival de Berlin, le Rohmer sud-coréen signe des films comme d’autres sortent leur chien, l’habitude éclipsant parfois la nécessité du geste. Du moins, c’est l’impression que laisse cette énième variation sur le couple et les rapports hommes-femmes (...).
Si l’on devine trop bien l’ambition de la jeune réalisatrice, qui confronte des jeunes Parisiens sans histoire aux survivants d’un pays encore meurtri par la guerre, on ne sait jamais sur quel pied danse son film tant elle échoue à entremêler le faux documentaire, la vraie histoire des autochtones et le psychodrame des protagonistes, tour à tour risibles et pathétiques.
Résultat : un travail de titan pour trier l’ensemble avec l’aide de Myra, la sœur de Linda. Les deux histoires, celle de Billie et celle de Linda, s’entremêlent. Les dernières images de Billie Holliday sont absolument inoubliables.