La bromance vaut surtout pour les acteurs, Anthony Bajon, comme toujours impec, et l’exceptionnel Raphaël Quenard, dont le one man show fait le film sans empiéter sur ses partenaires.
Autour de cet acteur (excellent Bastien Ughetto) au carrefour de crises spirituelle, professionnelle et existentielle, le réalisateur des « Convoyeurs attendent » signe une comédie pleine de digressions savoureuses et de détails saugrenus.
C’est bien fichu, efficace et sans âme, symptomatique d’une industrie peu encline à repenser les mythologies pop et qui n’en exploite que les artifices.
La première fiction de la romancière Alice Zeniter et de Benoît Volnais est incarnée par un magnifique quatuor de comédiens. Dont Niels Schneider, sexy et savoureux dans le rôle de l’amant désinvolte rattrapé par le féminisme en mouvement.
Approche patiente, science aiguisée du montage…, Nicolas Philibert écoute, et signe un documentaire à la fois politique et chaleureux sur une psychiatrie menée autrement.
Beauté de la nature, turnover des saisons, double roman d’apprentissage (celui de Clémence et du matou), irruption de Corinne Masiero en ermite altermondialiste bourrue, Maidatchevsky filme à hauteur de félin, de manière attendue mais fidèle, ce petit film d’aventures, avec une idée en tête : montrer le libre arbitre et l’ingéniosité de celles qu’on appelle un peu stupidement les « bêtes ».
Une fois admis ce florilège d’emprunts, il est permis de céder au charme de cette course contre la montre ponctuée de nombreux rebondissements et d’humour ironique.
Outre sa manière de capter l’infinie précision des gestes souhaités par feu Pina Bausch, cette œuvre met en avant les origines des artistes. Montrant par le principe de vis-à-vis comment, de l’Europe à l’Afrique, les questions ethniques et politiques demeurent déterminantes dans l’art.
Comme dans son « Your Name », Makoto Shinkai retrouve ses obsessions : des paysages superbement reconstitués, une société traumatisée par le séisme de 2011 et l’accident de Fukushima, le lien entre les émotions humaines et les aléas de la nature. La technique d’animation est ici à son meilleur.
Rugueuse comme du Pialat, évanescente comme du Jarman, cette fable sombre et queer est portée par une BO convoquant à la fois Purcell et Jeanne Mas. Ce n’est pas pour nous déplaire.
Ce qui ajoute à l’émotion, c’est la présence de Levan Tediashvili, authentique ancien champion du ring. Visage ravagé, corps courbé, il est formidable.
Les protagonistes ont à peine le temps de reprendre leur souffle qu’ils sont précipités à nouveau vers la fatalité du drame. Le cinéaste redonne identité et fierté à ces anonymes trop souvent réduits à des données statistiques.
Séparation, maladie, deuil, fantômes… La barque est chargée, mais le passage à l’écran lui fait gagner en scènes subsidiaires et en légèreté. C’est ce qu’on retiendra malgré des tas de choses dispensables (séquences de danse et bons mots faciles : « Avec deux mamans, elle ne votera pas à droite »).
Le scénario se fait un peu la malle en chemin et les effets spéciaux ont été confiés à une classe de maternelle. Mais, au second degré, cette épopée loufoque remplit sa mission.
Casting alléchant et absurdité digne des Coen (Jeff est le prénom de Lebowski dans « The Big Lebowski »), coups de patte à la violence du monde du travail…, le film démarre sur des chapeaux de roue. Mais s’étire là où il devrait passer la surmultipliée. Acteurs et dialogues le rendent néanmoins très fréquentable.
« Alma Viva » révèle une cinéaste au geste sûr qui dépeint la vie de ce Portugal hors du temps comme si on y était, interroge ses croyances, son rapport à la nature (...) à travers le regard vierge d’une enfant, incarnée avec un naturel joliment énigmatique par la propre fille de la réalisatrice.