Sur la durée, et malgré quelques jolies rencontres, ce road-movie sans scénario ni mise en scène ne parvient pas à décoller. Comme si les précédentes vidéos étaient ici mises bout à bout, le temps paraît bien long.
Tant de froideur peut rebuter le spectateur, pourtant il y a du feu sous la glace. L’enjeu se tient même entièrement là. Dans ce rien qui doit devenir tout.
Si leur quête du lâcher-prise trouve ses limites dans une direction d’acteurs trop approximative, leur manière de tout filmer au même niveau, les moments de bonheur comme ceux d’une grande cruauté, a quelque chose d’asiatique.
On pourrait avoir envie de défendre ce récit initiatique débordant de bons sentiments. Mais son excès d’emprunts (le Roi Lion, Mulan, Kung Fu Panda, pour les plus ostentatoires) et son absence d’ambition côté réalisation (systématiquement mécanique et plate) donnent plutôt envie de redécouvrir les originaux.
Ce premier film à la beauté solaire et crépusculaire, pavé d’influences (il est permis de penser à Weerasethakul, Murnau ou Tourneur), impose la personnalité de sa maîtrise formelle et sa capacité à semer un trouble envoûtant dans l’image.
Destinés à révéler ce qui se trame profondément au sein du couple, les dialogues trop informatifs sont livrés mal à propos au cours de la battue (censée être silencieuse) et désamorcent l’intérêt.
Le scénario se résume à un bout-à-bout amorphe d’interminables séquences de poursuite et de baston mises en pièces par l’auteur de Duelles et d’Illégal, exécuteur d’un cahier des charges bien peu inspiré ici.
(...) la mollesse de l’enquête, une mise en scène approximative et des invraisemblances de plus en plus criantes. Une énigme demeure : comment ce film a-t-il pu recevoir le grand prix du dernier festival Reims Polar ?
Cette comédie mal élevée saigne, découpe à vif, mais mord finalement assez peu. L’humour de ce pastiche de parodie finit par tourner en rond (malgré de réjouissantes saillies) et manque souvent de rythme.
On s’amuse d’abord de l’ironie narquoise de ce film policier agréablement bavard, avant de finir par trouver le temps long. L’espoir de quelques duels au sabre est à remiser. Tout reste cérébral, et aucune voltige ne vient aérer la mise en scène. Frustrant.
Le premier degré jubilatoire du flippant X cède la place à un thriller en trompe-l’œil dont le fétichisme autoréflexif tourne à vide. À l’esprit malade de Pearl succède une héroïne iconisée mais dévitalisée.
Avec son lot de gros mots, caméos et hémoglobines à gogo, Deadpool & Wolverine (...) est un bol d’air frais après les récents échecs de la franchise Marvel.
Si la mise en scène compose de jolis plans, mais manque encore d’unité, les dialogues pétillent de naturel et de spontanéité joyeuse. Offrant au passage à ses actrices et acteurs (mention à Baptiste Lecaplain, à la fausse légèreté persifleuse) des partitions chorales joliment entonnées.
Valeurs spirituelles et humour pipi-caca, décors chatoyants et bestiaire ingrat, combats survoltés et péripéties sans grande surprise, voilà un drôle de salmigondis, sorte de version Chinawood de Kung Fu Panda où le héros fort en gueule à tête de tigre, disciple des sages rejeté par sa communauté, est devenu… vendeur de laxatifs.
Cette comédie burlesque ne fonctionne pas toujours – son dispositif s’épuise vite et son systématisme peut irriter. Mais, si on l’accepte, son univers naïf et coloré est empreint d’une poésie à contre-courant.
Cette série B paranoïaque à personnage unique (...) est signée d’un réalisateur débutant capable de jouer du cadre et du hors-champ pour nous maintenir en haleine. Ceci ne suffit pas toutefois à masquer les limites d’un scénario un peu trop prompt à étirer son idée de départ, qui trouve son acmé dans un finale appuyé, loin de la rigueur froide en vigueur jusque-là.
Si le scénario de ce polar karmique s’égare parfois un peu dans son dédale – à l’image du héros dans les rues de la Goutte-d’Or –, la mise en scène rectifie le tir. Envoûtante, opaque et surréaliste, elle immerge le spectateur au sein d’un labyrinthe mental et mélancolique dans lequel c’est une belle expérience de se perdre.