Comment travaillent-ils dans un régime autoritaire situé à la 119ème place sur 180 auclassement de la presse établi par Reporters sans frontières ? "Contre-pouvoirs" y répond. Avec passion, sans aucun doute. Avec des discussions interminables sur l'état de la société où un jeune marxiste n'en finit plus de contredire son confrère croyant. Avec humour aussi, mais avec une rigueur qui s'impose jusqu'à la colonne nécrologique du journal.
Le documentaire ne sort qu’aujourd’hui alors qu’il date de 2013. Qu’importe : les films vieillissent, pas les folles histoires de ceux qui ne verront jamais le jour.
"Evolution" relève de l’expérience sensorielle, de la rêverie surréaliste, du conte fantastique, de la réflexion philosophique. Ce qui fait beaucoup. (...) Alors, les images signées Manu Dacosse sont très belles, traversées de références picturales possiblement encombrantes (...).
Frédéric Pelle filme la vie de village, les gens simples, le mensonge et la naïveté. (...) Son film est aussi gentil que son héroïne et, comme elle, il manque de force. La composition d’Adélaïde Leroux, surtout, retient l’attention.
Daniel Auteuil épouse idéalement les contours de ce personnage qui a tout sacrifié de sa propre vie, au profit d’une quête obsédante et obsédée. (...) Sa composition exprime la dimension délirante de cette histoire, dimension que le film peine à traduire par ailleurs.
Excellent scénario de Matt Cook, superbement mis en scène par John Hillcoat (peintre, puis réalisateur de "La Route"), qui suit plusieurs intrigues à la fois sans jamais perdre le fil.
Alors bien sûr, les raisonneurs, les culs-pincés, les curistes, les sédentaires, les fans de cinéma congelé et les abonnés des salles en velours rouge trouveront ces ogres trop exubérants, trop rabelaisiens, trop felliniens, trop hurleurs, trop partageurs, trop généreux. Mais on les plaint. Ils sont déjà morts, et Léa Fehner est vivante. Applaudissements.
(...) on a l’impression d’assister à un atelier de théâtre des années 1970 filmé au Caméscope dans des maisons témoins aux dessus de lits bariolés dignes d’un porno amateur.
Quelques scènes laissent entrevoir ce que le film aurait pu être, qu’il n’est que par instants : ainsi cette rencontre au café entre Françoise et Moon (Elina Löwensohn, parfaite), qui bouleverse les codes des relations entre l’intellectuelle dont les doutes exposés longuement n’entament pas les certitudes et la femme qui tente juste de survivre.
La volonté de la réalisatrice de demeurer à distance est des plus louables, mais interdit au spectateur d’entrer dans leur monde. Du coup, de belles, les images deviennent jolies.
Cette querelle binaire a ses limites, d’autant que le réalisateur se refuse un peu maladroitement à prendre parti. Mais cet empilement de pour et de contre (surtout des contre, à vrai dire) plonge le spectateur dans les méandres d’une névrose collective (...). En résulte une touche de surréalisme et d’amertume ancestrale qui donne à ce documentaire l’allure d’un bon épisode de "Strip-tease".
Typique d’un certain cinéma indépendant américain de qualité, "Room" est un film non dénué de scories mais d’une sensibilité à toute épreuve que portent ses acteurs.
Les dialogues sont souvent drôles, servis par des acteurs bien à leur affaire, et sans atteindre les sommets, ni même y prétendre, "Des nouvelles de la planète Mars" offre de passer des moments agréables.
Intelligence du scénario (Bourdieu et Marcia Romano), rigueur d’un dispositif en partie dicté par les limitations de budget, mais qui sait faire place aux échappées d’un trio d’acteurs éblouissant.
Chaque visage contribue à la poésie du film : Crowley, cinéaste peu connu (mais dramaturge renommé), trouve à chaque fois la note juste, sans pathos. L’exil, l’espoir d’une nouvelle vie, l’extrême dureté d’un autre pays : la fiction est belle et, avec la crise des migrants, totalement actuelle.
Il n’est pas certain que chacun s’y retrouve toujours dans les entrelacs d’une intrigue sinueuse et embrouillée, mais la familiarité avec l’histoire de la Chine du IXe siècle n’est pas nécessaire. Et puis, si certains développements dramatiques peuvent sembler obscurs, au risque de faire décrocher parfois le spectateur, c’est qu’un film comme "The Assassin" doit être vu deux fois. Au moins.