le film n'est pas construit et laisse aux malades tout l'espace. Sans doute parce que le réalisateur déclare qu'à travers eux s'expriment tous les maux de la société algérienne.
Dédié à Ingrid, sa dernière femme ; porté par Liv Ullmann, sa complice ; "Saraband" achève de tisser la toile d'un cinéaste dont toute l'oeuvre est chef-d'oeuvre.
Très vite, la légende biblique devient une sorte d'épopée échevelée, dont le graphisme un tantinet agressif pourrait fatiguer les rétines les plus délicates.
Les amateurs des albums de Hans de Beer, qui ont inspiré ce long-métrage d'animation, pourront peut-être regretter la perfection de leur graphisme, devenu plus approximatif et maladroit dans le film. Mais l'ensemble est si plein d'allégresse et d'humanité, les personnages et les péripéties défilent avec une telle fantaisie attachante qu'on sort de la salle tout réconforté.
Avec un réalisme quasi documentaire, Joshua Marston donne à ressentir physiquement la crudité de cette mission. (...) Si ce premier long-métrage a la grâce, c'est aussi parce que son héroïne transcende le réalisme de la situation.
Dans ce premier long-métrage, toutes les intentions du scénario sont si maladroitement soulignées par la mise en scène qu'elles n'ont plus aucune portée. (...) L'accumulation produit un effet de distance qui ne laisse voir qu'un squelette théorique, parfois vaguement grotesque. Sur un canevas plein d'idées, manque le film, c'est-à-dire son incarnation.
Ça ressemble à une bulle de BD grossière, avec gags de dessins animés et visages familiers d'acteurs popularisés par la télévision. C'est certes plus moderne que Fernand cow-boy, en 1956, avec Fernand Raynaud ; pas sûr que ça soit tellement mieux.
Alors qu'Ozu privilégie toujours les mouvements du coeur, et s'attache à les faire éclore pour les rendre perceptibles au spectateur, Hou Hsiao-hsien préfère rester, dans un esprit plus contemporain, dans une description distante dont l'opacité est, finalement, la vraie beauté. Café Lumière est ainsi un film sophistiqué, à l'esthétique souveraine, où l'humanité semble presque un accident.
L'héroïne préférée des célibataires urbaines revient, mais dans une suite qui n'est que le décalque délavé du premier round. En gros, il s'agit de faire repasser les amateurs à la caisse. Tant qu'il y aura des clients...
Destiné à un public que le réalisateur doit rêver de lobotomiser définitivement, le film est une succession de combats, de voltiges, d'assauts rageurs agrémentés de répliques prétendument drôles mais plutôt atterrantes. Un cinéma de robots dont le message subliminal est " crois en moi, aie confiance, c'est 8 €, le pop-corn est à l'entrée et le jeu vidéo dans ton magasin préféré... "
Beau comme un souvenir qui transperce : un peu flou, parce qu'on va trop vite pour se fixer ; en noir et blanc parce que l'inconnu fait peur comme une ombre dans la nuit. (...) A tout de suite abandonne l'idée d'une forme de cinéma parfaite. Dans ce renoncement à polir l'objet, la maîtrise du cinéaste, et de tous ses collaborateurs, rejaillit d'autant mieux (...).
La réalisatrice, adepte du " dogme " de Lars von Trier, avait signé Italian for Beginners et filme avec la même fébrilité le va-et-vient tragi-comique des existences. Toute sensibilité dehors ; ça agace les endurcis, et ça bouleverse les coeurs idéalistes.
Voyage en famille est un petit film plaisant, un peu longuet, dont on ne voit pas très bien la nécessité mais que la mise en scène, humaniste et humble, rend attachant, toute au service de personnages dont elle explore, pour chacun, les limites.
Il y a Daniel Brühl, l'acteur révélé par Good Bye Lenin ! Ça n'a cependant aucun intérêt sinon celui de voir tout ce joli monde, qui pourrait poser pour des publicités de mode, évoluer ici en trois dimensions, et passer d'un beau paysage à une belle demeure en forêt, à de beaux appartements... en mimant la passion avec application.
C'est parfois drôle, pas assez quand le scénario s'effondre, trop vaseux, avec des ressorts mécaniques quand on ne sait plus comment avancer (...). Toute l'énergie du film s'est ainsi concentrée dans l'envie d'une mise en scène efficace, cultivant la surprise et le second degré, bien décidée à convaincre le spectateur " à l'arraché ".
Or est une sorte de mélodrame moderne : fondé sur une lucidité froide face à une réalité contemporaine, il laisse peu de place à l'attendrissement. Y céder, ce serait risquer de sombrer. Mais l'oublier totalement serait tout aussi suicidaire. Situation impossible, intenable, à l'image du pays ?