L'une des plus belles toiles d'araignée tissées par Chabrol (...). Le film est d'une beauté calme et lisse, d'un classicisme parfait avec sa retenue de mise en scène, plongeant avec délices dans d'imperceptibles et infinies mises en abyme.
Sans doute, dans les années 30, les premiers spectateurs du "Magicien d'Oz" ont-ils connu ce choc d'un monde noir et blanc brusquement baigné de couleurs. "Dancer in the dark" renouvelle cet émerveillement.
Très impressionnant parce que le film de Gitaï (...) s'en tient aux faits (...). Cette omniprésence de la mort et ce sursaut de désir de vie, de sensualité donc, des soldats amène un trouble qui est celui des grands films de guerre.
John Sayles regarde avec un étonnement toujours respectueux la complexité et les contradictions de ses personnages, êtres humains ordinaires qu'il précipite dans une situation où la lucidité sur le monde extérieur agit comme une douche froide.
(...) de belles fulgurances poétiques surgissent au fil du récit. Quand il est beau parleur, l'ensemble glisse parfois vers la lourdeur, par étranges intermittences. Mais il trouve sa réelle profondeur dans les corps et l'impossibilité de leur rencontre.
La puissance de l'actrice propulse le film au-delà de son propos, du côté du questionnement du spectateur envers sa propre faculté de compassion et de tolérance.
Un drame sans heurts. Un petit conte ordinaire, oui. Séparations sans cris. Amours sans effusions. Cruel, donc. Oui. Très. Parce que réaliste, sans se chercher d'excuse.
Sous forme de long trip délirant, interrompu par de brusques retours à la réalité la plus crue, Requiem... est l'un des films les plus impressionnants consacrés à la drogue, ou plutôt à toutes les drogues, l'héroïne comme les cachets pour maigrir ou la télévision.
(...) Memento confirme (...) le goût de Christopher Nolan pour le suspense, de préférence le plus retors possible. Ce qui ne fait qu'attiser notre désir. Celui de se perdre dans ce labyrinthe.
Le film déstabilise par son propos sur la sexualité, les blocages et ses petites névroses et, s'il met parfois mal à l'aise c'est pour viser souvent juste.
Un début fracassant et étonnant, avec des effets spéciaux très réussis. Du pur Verhoeven ? Et une suite plus attendue. Du pur jus de cerveaux des fameux "grands studios"? Le film donne lieu (...) à un mélange suffisamment détonant pour nous plaire.