En roue libre, Sean Penn, dont le personnage se veut, lui, un écho de celui de Taxi Driver de Scorsese en pleine dérive facho, se laisse aller à une " performance " d'acteur moins impressionnante que pénible, toute en grimaces et intentions lourdement signifiantes.
Le début n'en finit pas de ne pas commencer, exposant et réexposant, avec une lenteur de somnambule (ou de corbillard), son récit. Le tout s'effilochant au fil de prétentions (mi-socio-politiques, mi-poétiques) que la mise en scène installe comme avec une tête de circonstance, soit une tête d'enterrement. Pas glop.
Un conte de fées sur fond de zones industrielles, cette nouvelle géographie des campagnes où l'on perd tant ses repères que l'aventure ne fait plus peur. De la crudité surgit la poésie.
Un long dimanche de fiançailles, le film est, comme son modèle, un vrai feuilleton à suspense, mais qui est aussi complètement remodelé par l'univers visuel de Jean-Pierre Jeunet, pour qui un film semble être (...) toujours créateur de surprises. Il n'y a donc pas un, mais dix films, ici. Et le miracle, c'est que tous sont réussis (...).
Splendide, 2046 est d'une magnificence visuelle qui a peu d'équivalence dans le cinéma d'aujourd'hui. Tout y est conçu selon une pensée d'artiste, et d'artiste qui voit dans le cinéma un art de l'espace et du temps.
Princesse malgré elle, déjà réalisé par Gary Marshall, mercenaire d'Hollywood qui après le jackpot de Pretty Woman semble prêt à tout filmer tant qu'il y a des chèques avec beaucoup de zéros à la clé. A ne conseiller qu'aux indéracinables nostalgiques de Barbie en mal de Ken. Pour les autres, deux heures de cucuterie assumée : de quoi devenir punk.
Dans ce triste naufrage, quelques lueurs : par moments, les dialogues dérapent brusquement vers un absurde inquiétant. On reconnaît alors le ton obsessionnel de Bertrand Blier, effectivement coscénariste. Mais ce piment n'a que peu d'effet. On a l'impression que le délire de quelques situations et répliques est aussitôt anesthésié par une mise en scène qui cherche à en désamorcer le côté rugueux.
Outfoxed vaut moins pour ses qualités cinématographiques que par son sujet : la dénonciation des pratiques antijournalistiques adoptées par la chaîne d'informations de Rupert Murdoch, Fox. Et cela fait froid dans le dos.
Passé une phase d'adaptation, on se laisse entraîner par l'intrigue et par la fantasque humanité d'un auteur que le réalisateur a scrupuleusement respectée. Et, dans une distribution qui réunit quelques grands noms du cinéma britannique, on aura le plaisir de retrouver, un peu plus âgé, Jamie Bell, le jeune danseur de Billy Elliott.
Pas ou peu d'arguments, puisque tout est dit : les sionistes en sortiront persuadés que c'est là un missile d'extrême gauche téléguidé par Arafat. Les autres seront confirmés dans leurs convictions dans l'ombre sépulcrale de ce mur-cauchemar.
Il y a toujours un danger à adapter des classiques de la littérature enfantine. Surtout lorsqu'ils ont été écrits au début du siècle dernier, comme c'est le cas pour celui-ci (...), qu'ils plongent dans un imaginaire à multiples interprétations et qu'ils sont comme patinés par des générations de jeunes lecteurs. Et, parmi les défis de ce genre d'exercice, créer en images de synthèse un gnome féerique auquel on puisse croire n'était visiblement pas le plus facile.
Vous regardez la télé et vous avez aimé l'aventure Popstars, l'aventure A la recherche de la nouvelle star, l'aventure Star Academy... alors, voici, pour vous, au cinéma, l'aventure Alive - pas de " star " dans le titre, mais ne paniquez pas...
Ceux qui ont vu le Michael Moore n'y apprendront guère plus, et le public français acquis aux thèses anti-Bush n'y trouvera qu'une confirmation de ce qu'il pensait. (...) C'est que Uncovered est avant tout destiné à retourner une opinion publique américaine, qui, pour douter de la guerre, s'apprête encore majoritairement à aller voter Bush.
Morasseix est une ébauche mal assurée, dont le sens de l'insolite est le meilleur atout, mais qui risque d'être de peu d'effets pour qui n'a pas l'éclairage de ses films suivants.
Déjà coauteurs du film Arbres, les réalisateurs poursuivent leur collaboration dans ce documentaire sans commentaires, mais où s'exerce un regard aigu et discret sur le travail quotidien dans quatre études notariales en Auvergne.
Evidemment psychanalytique mais sans céder aux raccourcis faciles, la quête intime est si étudiée que Nathaniel Kahn réussit à en faire une véritable oeuvre. La sienne.