Humour, violence, étourdissant brio technique : on est dans la lignée de Tarantino, de De Palma, de Fincher. Avec un trio d'acteurs très chaud, parmi lesquels l'incroyable Choi Min-sik (le prisonnier hirsute), le héros principal d'Ivre de femmes et de peinture. Dans son genre, feuilletonesque, Old Boy est une bombe.
Le nouveau film du réalisateur de L'Heure des brasiers et Tangos, l'exil de Gardel a l'épaisseur de l'engagement le plus tenace et la force d'une chronique politique enragée.
L'ombre lointaine de Stand by Me et même de Délivrance plane sur ce premier long métrage. Mais, plus que la conduite d'un récit initiatique (...), c'est le regard du cinéaste, très proche de ses personnages, qui rend le film sensible. On y sent passer les espoirs et les déceptions de ces enfants largués dans une Amérique infantile qui, sacrifiés par les adultes, doivent choisir entre le ressentiment et le pardon.
Du jeune premier fougueux à l'actrice foldingue et égocentrique, Manifesto brosse un tableau convenu et presque gentillet du monde du théâtre, alors que les interrogations politiques y sont abordées avec une pesanteur et une gravité étrangement déplacées : lorsqu'un des personnages, au milieu d'une longue controverse, assène : " La guerre est ici " sur un ton mélodramatique, la déclaration sonne vide et dérisoire.
Les petits hasards de la vie deviennent des événements, que le jeune cinéaste filme avec une simplicité qui impose sa beauté. La rigueur du cadre, la durée des plans... (...) Il Dono signifie " le don ". Pas de meilleur titre pour ce film magnifique que l'on reçoit comme un cadeau.
Collateral est le triomphe du système américain quand celui-ci est mis en oeuvre par des artistes (de la mise en scène à la photo, jusqu'au montage...) : le divertissement y est à son comble...
C'est à la fois une robinsonnade, un conte fantastique, un roman policier (délicieusement pastiché)... et, avant tout, une fantaisie emportée par une étonnante liberté de ton.
La petite fille est trognon, les vieux sont d'incorrigibles galopins (...) On peut payer pour voir ça ; on peut aussi attendre un peu et se donner rendez-vous sur une chaîne télé, après la météo et avant les interviews-vérité-trash.
Si vous avez aimé le livre, l'exposition, les petits spots télévisés... il n'est pas dit pour autant que vous aimiez le film. Mais l'ensemble ressemble quand même à une séance diaporama (sans les cacahuètes et l'apéritif).
Le créateur du manga Akira met en scène, une fois de plus, des forces titanesques, dont les créateurs menacent sans cesse de perdre le contrôle - telle cette tour Steam, magnifique et destructrice, vision résumée de tous les paradoxes auxquels le jeune héros se trouve confronté.
Mais pour ceux qui savent encore vivre le merveilleux comme s'il était réel, le petit Gil-Sun retrouve vraiment sa mère ; et le tragique devient un miracle.
Wenders livre ici une réflexion sur l'état du monde qui paraît tout à la fois d'une grande lourdeur, naïve et sincère. La volonté démonstrative tue, ici, toute possibilité, pour le spectateur, de se laisser un peu aller. D'où un sentiment mêlé d'ennui et de curiosité, de désolation et d'empathie. L'impression de voir un film qui aurait été moderne, peut-être, il y a trente ans, mais qui vient d'être tourné aujourd'hui.
Le maniérisme de la mise en scène tourne à l'hypnose, comme l'interprétation dense et torturée de John Turturro (pas si loin de son personnage d'écrivain perdant pied dans Barton Fink). De quoi permettre au spectateur de décoller dans une dimension intérieure, dans une sorte de doux exorcisme de peurs enfouies.
Ça voudrait sûrement être le comble de la poésie expérimentale. On pencherait plutôt pour le comble de la vacuité prenant une pose d'artiste. Mais peut-être, juste avant la projection, un peu de LSD et une petite prière à Vishnou sont-ils les bienvenus pour atteindre le septième ciel promis par l'auteur.
Aussi drôle et brillamment écrite que Le Goût des autres, cette nouvelle comédie de moeurs creuse un peu plus le sillon de la désillusion et laisse plus de champ, dans un élan choral, à l'interprétation des images.
Spielberg, qui a fait tomber maladroitement sa caméra dans une cuve de Chamallow roses, ne nous épargne rien. La musique ronflante, les raccourcis les plus niais, les rêves les plus neuneus, les mouvements de caméra les plus insistants et le thème préféré du cinéaste, martelé trois fois plutôt qu'une : il ne fait pas bon se sentir abandonné.
(...) un film où on ne croit à rien, à aucun moment. Personnages creux, conflits convenus, références qui alourdissent le récit, acteurs médusés... Parfois, on se dit qu'il y a une distanciation humoristique. Parfois, on se dit que c'est simplement raté. Et on se demande ce qu'on est venu faire là.