L'idée de départ est originale mais son exploitation laisse souvent à désirer. On sent un vrai désir de faire quelque chose de profond et réfléchi, avec en bonus de l'action et un visuel soigné. Toutefois, les explications scientifiques du professeur Norman et la bonne inspiration de mettre en parallèle les évolutions de Lucy avec le comportement animal sont vendangées par le montage clipesque de certaines images du monde et une introduction bien trop longue (les passages avec les chinois durent des plombes). Si au début, la nouvelle Lucy est intéressante dans le développement de ses aptitudes ou bien dans la remémoration de souvenirs bien enfouis, à partir de 40%, le film part en sucette. Exceptée une grosse course poursuite très bien réalisée et spectaculaire, le scénario divague dans des affrontements à la violence gratuite, où les capacités surhumaines de Lucy sont mal utilisées, ainsi que dans un propos alambiqué et ésotérique complètement foiré. Côté casting, on appréciera que le rôle principal soit celui d'une femme forte, bien interprétée par Scarlett Johansson, et que Morgan Freeman confirme qu'il peut tout jouer. Je n'en dirais pas autant des rôles secondaires, décevants. Au final, Besson mixe du bourrin exagéré mais bien foutu avec une réflexion intellectuelle vite limitée, en dépit d'initiatives heureuses (paysages, monde animal), faisant de Lucy un film hybride pas toujours maîtrisé et à la fin ratée.