"Lucy" porte bien la griffe de Luc Besson, et ce qui pouvait être un doute ou même une crainte, se révèle au final un film qui tient la route ! Le thème du dépassement des capacités humaines n'est pas nouveau, et on pourrait certes s'arrêter juste aux défauts ou plutôt aux incohérences pour juger ce film... Car toute cette démonstration gratuite n'est en effet bâtie que sur des suppositions, de l'imaginaire pour en faire du cinéma spectaculaire ! C'est bien ici le but recherché à renforts d'effets spéciaux, d'images de synthèse, tous plus saisissants les uns que les autres ! Et à vrai dire, nos progrès scientifiques et nos théories sont bien empiriques également pour se révéler quelquefois parfaitement erronés et les connaissances autour de notre cerveau sont encore bien floues... Mais au delà de ces considérations, il reste un élément qui me semble essentiel dans cette histoire, à savoir toutes les questions qui sont soulevées ici... L'idée que d'utiliser notre cerveau à une moindre capacité en se contentant de nos acquis et en nous permettant ainsi d'être tranquillisé et sécurisé, n'est pas inintéressante du tout... Cela nous maintient certainement dans un état d'enfermement bien rassurant, de routine où le quotidien et ce qu'on en fait nous suffit amplement pour mener une vie toute simple ! Plutôt avoir que d'être réellement... La reproduction de notre espèce, puis la transmission des coutumes et des savoirs assurent notre pérennité sans prise de risque... Maintenant ainsi conçus, sommes-nous capables de lutter contre toute situation inattendue qui sortirait de l'ordinaire ? Mais il reste bien entendu tous les génies sur terre, utilisant certainement leurs cerveaux à un niveau bien supérieur, qui à travers les temps, nous ont fait arriver avec plus ou moins de bonheur où nous en sommes actuellement ! Après ces remarques bien personnelles, et pour revenir au film lui-même, Scarlett Johansson assure plutôt bien ce rôle de femme expérimentale malgré elle, personnage qui devient complètement désincarné au fur et à mesure de la progression de ses capacités neurologiques... Les seconds rôles caricaturaux souvent, mais assumés comme tels sont bien dans l'esprit recherché. Le rythme du film y joue aussi une importance non négligeable ainsi que l'alternance d'effets spéciaux bien fichus et assez originaux. Et pour alléger le tout, surtout violence et brutalité comprises, un certain humour saupoudré ici et là est franchement bienvenu ! Alors, sans être un chef d'œuvre ou même un grand film, ce dernier opus de Besson a sa part évidente d'intérêt qu'il serait un peu rapide de renier... Un bon moment allié à pas mal de questionnement pour notre plus grand plaisir !