Très clairement, Besson fait du Besson, on serait même tenté d'écrire du sous-Besson... Je m'explique: son héroïne est un mix des précédentes (Nikita et Lee-loo),
embringuée malgré elle dans une histoire qui la dépasse (schéma bessonien récurrent), dont les capacités vont grimper en flèche grâce à une drogue expérimentale (ah j'ai déjà vu ça quelque part: Limitless...), qui va s'en servir pour ridiculiser mafia et police dans un même élan (on est chez Besson, il nous fait le coup à chaque fois...) [spoiler]et finalement tous nous sauver dans un ultime sacrifice façon Cinquième Elément...
[/spoiler] Voilà pour l'histoire. D'habitude on trouve quelques répliques amusantes pour vous arracher un sourire: pas ici. Passons sur les incohérences scénaristiques dont d'autres sur Allociné ont fait l'inventaire. Le film est lourd, chargé, et tout ça est expédié en 1h30, autant dire que la profondeur de réflexion qu'aurait dû engendrer le pitch de départ nous est rapidement servie en quelques sentences en début de film par Morgan Freeman (là, autre problème: ça devient récurrent chez ce magnifique acteur, à croire qu'on ne peut plus rien lui demander d'autre). La distribution en partie américaine n'est clairement là que pour voir les USA ouvrir leurs bras au film (on nous a quand même largement bassiné sur le fait qu'il s'agissait d'une production "française"...). On saluera quand même le savoir-faire technique et le sens du rythme qui font qu'on ne s'endormira pas, mais la séquence finale absolument consternante et bourrée de clichés (terminée abruptement, ça sent la pénurie d'idées) devrait vous arracher la même pensée qui m'est venue: tout ça pour ça?