Mise à mal par des gangsters coréens, une jeune Américaine se voit exposée à une nouvelle drogue, qui va lui permettre d'utiliser peu à peu toutes ses capacités cérébrales. Elle va alors disposer de pouvoirs de plus en plus puissants. "Lucy" semble hésiter en permanence entre le divertissement léger, ersatz d'X-men, et le film qui se veut réfléchi sur le potentiel de l'humain. Et il finit par se planter sur les deux tableaux. Malgré une introduction intrigante, le scénario enchaîne les effets lourdingues (dialogues très pauvres, montages parallèles peu subtils...), et ne propose aucun enjeu. En effet, l'héroïne accumule les pouvoirs qui la rendent invincible, ce qui rend anecdotiques les antagonistes (dommage, car Choi Min-sik est charismatique en caïd asiatique), tandis que les rôle secondaires sont inutiles (Morgan Freeman cachetonne comme il en a l'habitude depuis un petit moment). Sans parler des rebondissements peu plausibles : outre l'exploitation fumeuse du mythe que l'Homme n'utilise que 10% de son cerveau, la plupart des situations ne tiennent pas beaucoup la route. Cela aboutit à un ensemble assez vide, malgré la présence de Scarlett Johansson, très à l'aise dans le rôle principal (entre "Under the Skin", "Lucy", "The Avengers", et "Ghost in the Shell", l'actrice cherche visiblement à devenir une incontournable de la SF !). A noter que le budget (50 millions d'euros) a été bien géré au niveau effets visuels, permettant à Europacorp de réaliser un joli succès au box office avec "Lucy". Mais on lui préfèrera d'autres œuvres sur des sujets similaires.