Houda Benyamina ne manque pas d'audace, mais de finesse si, notamment dans son humour voué à appuyer un propos féministe qui cède à la misandrie au risque du ridicule.
Un drame sans compromis et intense, où la tendresse côtoie la cruauté, et qui offre une partition inoubliable à Vincent Lindon, au firmament de son art.
Si tous les comédiens semblent investis par des rôles qu’ils interprètent avec force et justesse, le rendu à l’image de cette histoire dont les échos sont toujours d’actualité apparaît trop théâtral et démonstratif, abîmant une réalité qu’il cherche pourtant à retranscrire.
Un thriller aussi captivant que poignant, qui laisse le souffle coupé et s'inscrit instantanément dans la lignée des références incontournables du genre.
Si la relation entre les deux protagonistes assez énigmatiques fonctionne plutôt bien, ce drame enneigé et un peu austère sur la rencontre de deux solitudes peine à émouvoir avec son rythme languissant et son scénario qui se disperse.
Le drame repose sur la sobriété de sa mise en scène clinique et toujours à distance, avec un cadrage millimétré qui rappelle Michael Haneke. Mais, contrairement au cinéaste autrichien, aucune empathie n’est possible dans ce récit âpre et lent, qui mouline parfois à vide.
Sauf que le réalisateur irlandais John Crowley (Le Chardonneret) s’amuse à déstructurer la narration en multipliant les allers-retours dans le temps à différents âges de l’existence des personnages, si bien que ce montage complexe s’avère décousu et surtout n’ajoute rien à la dramaturgie, contrairement à certains modèles du genre (Memento, Irréversible).
Cela ne suffit pas à faire de Maja le grand drame épique que promet son titre, sa réalisatrice manquant de personnalité dans la manière, mais on ne s’y ennuie guère ses presque trois heures durant et on s’attache à son émouvante héroïne bien incarnée.
Ce film d’animation est jalonné de scènes oniriques qui disent le pouvoir de l’imagination de l’enfance et le traumatisme de la population japonaise durant le conflit (déjà évoqué dans Le Tombeau des Lucioles (1988), d’Isao Takahata, ou Le Vent se lève (2013), d’Hayao Miyazaki), avec poésie et tendresse.
Encore le portrait d’un flic hanté par un cold case et en échec dans un récit captivant qui parle de deuil et de vengeance, dans la lumière blafarde du Nord.