La réalisatrice britannique Corinna Faith construit ce film d’épouvante sur la peur du noir, basique et imparable, en soignant sa photographie et sa bande-son.
Au fil d'une mise en scène limpide et posée, sans prétention ni temps morts, ce premier long-métrage reflète les paradoxes, les tensions et les défis imposés par une soi-disant modernité capitaliste.
Cette diversité, ce « nous » bien réel, trop souvent fantasmé ou représenté avec dureté, se dévoile ici au fil d'une mise en scène toute en finesse, ingénieuse, stimulante.
L’alternance entre le professionnel et le privé, des désaccords de bureaux incessants aux réunions familiales, donne tout son sens à ce drame social tendu, émouvant et jamais manichéen.
Cousu de fil blanc, un peu caricatural par endroits, ce premier film n'en est pas moins sympathique et porté par la belle énergie de sa jeune comédienne, Tracy Gotoas, impeccable en fleur de l'asphalte au caractère bien trempé.
Si le conflit entre modernité et mystique n'a rien de nouveau, comme les querelles générationnelles qui l'entoure, ce joli film séduit par son approche poético-sensorielle.
Ce récit d'aventures ambitieux procède à la fusion du romantisme tragique à la Tigre et dragon (2000) et du film d'arts martiaux avec magie et créatures fantastiques, dans la grande tradition des productions de la Shaw Brothers des années 1960.
Complices et posés, les comédiens se livrent au plan séquence avec assez de silences et de précautions pour qu'on prenne la mesure de cette vertigineuse confession intime, qui dévoile une Duras capable du pire : violence, humiliation, homophobie…
Ce troisième film de Thierry de Peretti, avec ses discussions incessantes, son rythme incertain et son dépouillement, est exigeant. Il n'en est pas moins captivant et fascinant, à l'image de la véritable affaire François Thierry sur laquelle il s'appuie.
Le Norvégien Eskil Vogt impressionne par sa maîtrise, au service d'un propos aussi singulier que pertinent quand il dénonce la violence de groupe dans une atmosphère digne du Village des Damnés (1995), de Carpenter.
Derrière le drame carcéral brutal qui met en scène une lutte de pouvoir mentale et physique, se dessinent des histoires d'amour poignantes, universelles par leur intensité et leur justesse.
La narration décousue n'évite pas les longueurs, part dans tous les sens, désamorce les émotions, même si la créativité débordante offre parfois de beaux moments suspendus.
Si certains gags fonctionnent mieux que d'autres, on retrouve l'enthousiasme et l'irrévérence de la désormais fameuse Bande à Fifi dans cette nouvelle comédie régressive et jouissive qui n'a pas à rougir de ses scènes d'action, très réussies.