Luc Besson n'a pas réussi à faire quelque chose de convaincant avec son sujet. On dirait même que le truc a été un peu bricolé à la va-vite. Le squelette est là : on part d'un postulat plus ou moins scientifique pour basculer dans la science fiction. Mais, au final, Lucy ne fait pas grand chose de tous ces pouvoirs…
1h30, c'est très short pour ce sujet. Dès lors, l'accès aux 100% arrive très vite sans qu'on ait pu voir grand chose. A peine un stade est débloqué, Scarlett nous en fait un tour rapide du propriétaire à travers quelques péripéties et basta. Au final, elle ne fait absolument rien de ses pouvoirs. En 24h chrono, elle aurait pu accomplir des merveilles. Mais non, on se coltine une course poursuite ridicule dans Paris pour qu'elle finisse clé USB…
Ce long métrage est aussi vachement pompeux. Sérieux, les parallèles avec le monde animal au début sont juste ridicules. On nous prend vraiment pour des imbéciles à nous expliciter la situation de Lucy à travers ces images explicites. Idem pour les conférences de Freeman. On veut nous en mettre plein la vue, nous faire croire que ce long métrage émane d'esprits supérieurs.
On se coltine donc beaucoup de pan pan boum boum, pour quelque chose qui se veut scientifique. Plutôt paradoxal… La meuf acquiert une intelligence hors du commun mais dégomme à tout va sans réfléchir. Surtout qu'on bute de la mafia coréenne clichée à gerber. Qui se lave les mains en plein milieu du salon et balance ses lunettes par terre ? Encore une fois totalement grotesque.
Le comble de ce film réside dans toutes les questions auxquelles il ne répond jamais, énième preuve qu'il ne maîtrise pas son sujet. Qui est à l'origine de cette drogue ? Quel est son intérêt, puisqu'elle semble mortelle même à très faible dose ? Tant de pistes mises sous le tapis qui exposent cette drogue comme prétexte foireux.
Côté bande son, Eric Serra, lui aussi, se fait vieux. L'OST est vachement inégale. Certains sons se montrent vachement immersifs, mais de nombreux semblent ressortis des tiroirs.
On ne retiendra, au final, pas grand chose de Lucy. On est bien loin de la grande époque Nikita/Léon. Besson ne sait que faire de ce sujet qui le dépasse totalement. En résulte un truc bancale et foireux, dans lequel on veut s'attirer la sympathie du spectateur en l'enfumant à coup de séquences boum boum et pseudo-science, pour cacher la misère.