Plus jeune, j'ai apprécié certains des succès de Besson avec entre autres Nikita, Léon ou le cinquième élément et je ne sais plus pourquoi je n'avais pas vu Lucy à l'époque.
J'ai un peu de mal avec le postulat de départ du film, qui est scientifiquement faux. Mais l'idée reste quand même intrigante et a le mérite de pouvoir être intéressante. J'ai trouvé qu'elle était malheureusement mal exploitée et que ça partait beaucoup trop loin dans son développement. Le film est pourtant assez court contrairement à ce qui se fait actuellement (environ 1h20 seulement). Et dans ce laps de temps, le résultat m'a paru assez brouillon et assez vite expédié.
Ce postulat de départ est pourtant un bon terreau pour un film d'action décomplexé et c'est ce que le film a à offrir, mais je ne suis pas rentré dedans et j'ai plutôt été focalisé sur les incohérences ou les absurdités plutôt que sur les scènes d'action en pagaille qui sont plutôt bien réalisées et impressionnantes, il faut le reconnaître.
Dès le départ, on entre dans le vif du sujet avec Lucy qui se fait capturer par la mafia coréenne au bout de même pas 10 minutes. Le tout entrecoupé de nombreuses scènes de documentaires animaliers, dont je n'ai pas trop compris l'utilité, à part de souligner la teneur de la situation déjà compréhensible. Peut-être un parallèle pour nous ramener à notre nature animale et montrer que l'on a pas bien évolué de nos compagnons animaux. Mais ces inserts seront assez vite abandonnés.
Ensuite, Lucy acquérit assez vite ses pouvoirs, trop vite à mon sens. Suite à l'ingestion de drogue CPH4 placée dans son ventre. Scène assez peu logique, puisque son but est d'en faire une mule et qu'elle est avant ça enfermée dans une cellule et tabassée par un sbire, ce qui va libérer la drogue dans son organisme.
Dès les 20% de capacités cérébrales débloquées, elle se met à ne plus contrôler son corps et à défier les lois de la gravité. Elle va s'enfuir et aller faire retirer le restant de drogue à l'hôpital et un autre problème ressort à ce moment.
C'est édifiant comme les hôpitaux et les hôtels sont des moulins dans ce film. N'importe qui peut y entrer et aller où il le désire sans aucun contrôle. Et porter un flingue au vu de tous ne semble pas perturber plus que ça les passants ou le personnel.
On a aussi droit à une scène où elle appelle sa mère lorsqu'elle accède à tous les souvenirs depuis sa création. Malheureusement cet échange sonne étrange et la réaction de la mère est étrange face aux révélations de sa fille. Probleme qui reviendra par la suite avec le flic à ses côtés qui n'est pas plus effrayé que ça face aux pouvoirs de Lucy.
Tout au long du film, on aura droit à plusieurs scènes d'action qui n'ont pas vraiment de sens et sont plutôt un prétexte pour des courses poursuites et gunfights bien nerveux. Entre autres, la course poursuite dans Paris ne nécessite pas de rouler en contre-sens ou sur les trottoirs, mais comme ça a plus de gueule comme ça, le grand spectacle prend le pas sur la logique de l'histoire. Pareil pour la scène de combat dans l'hôpital qui n'est là que pour assurer des scènes impressionnantes là où ça pourrait se régler de manière plus rapide. Le pire étant quand le film tente de créer un semblant d'enjeu face à M. Jang alors que Lucy aurait pu se débarrasser de tout le gang d'un revers de la main.
Aussi, la performance de Scarlett Johansson n'est pas forcément mauvaise, mais il est difficile de s'attacher à ce personnage froid et sans émotion que rapidement Lucy au fur et à mesure que ces capacités cérébrales se développent.
Tout s'enchaine à un rythme effréné plus on s'approche de la fin, le tout se terminant sur un personnage surpuissant qui parvient à créer de la matière, se téléporter et contrôler le temps. Le tout se finissant dans un trip hallucinatoire remontant aux origines de l'univers et une Lucy qui se dématérialise et devient omniprésente.