Naomi Kawase ouvre son cinéma au risque de perdre sa suprême singularité et ses aficionados lui reprocheront d'être trop accessible. Ce n'est évidemment pas un crime. Mais s'il est souvent charmant, son mélo ne laisse aucune empreinte durable.
Les vicissitudes du couple Charlotte Rampling et Tom Courtenay sont touchantes et l'idée du fantôme d'amour, prometteuse. Mais la limite du film, sensible aux regards et aux gestes, à la discrétion et aux détails, c'est de reposer sur ce vécu.
Comédie pas déshonorante, bien dialoguée, dont on saluera le réjouissant mauvais esprit. Par la grâce de ses impeccables comédiens qui savent rendre leurs personnages hyper attachants, Graffin saisit bien l'époque tout en jouant drôlement avec la morale.
Joachim Lafosse s'empare de l'affaire de l'Arche de Zoé et expérimente de manière prometteuse un genre nouveau pour lui. Las, en dépit de l'attraction du casting, son film ne convainc pas, négligeant tout ce que l'on attendait (le trouble, l'ambiguïté, les motivations) pour épouser une trajectoire fléchée.
Une comédie qui reprend tous les ressorts de "Little Miss Sunshine" pour que des experts de rire (Stéphane De Groodt, Alex Lutz) révèlent l'étendue de leur jeu. Peut mieux faire.
Des années après "Les Frères Krays" (Peter Medak, 1990), un biopic ampoulé qui sied comme véhicule idéal pour l'acteur Tom Hardy. Oui, il sait tout jouer, mais on le savait déjà.
Voir Sylvie Testud jouer dans un film inspiré de son livre inspiré de sa vie a quelque chose de forcément casse-gueule. Diane Kurys parvient pourtant à en faire quelque chose de drôle, charmant, bien entourée par le duo Balasko / Breitman. Mais à force de ne vouloir vexer personne, on ne retient pas grand chose.
"Le Garçon et la bête" possède les qualités de fabrication des précédents Mamoru Hosoda ("La Traversée du temps", "Summer Wars", "Les Enfants Loups", "Ame et Yuki"), installant l'émotion et l'intelligence au premier rang.
Super poseur, "Bang Gang" cherche une profondeur dans les moules les plus creux. Le traitement se voudrait proche des teen movie américains cotonneux et mélancoliques. Il se rapproche davantage d'une fastidieuse variation de "Faustine le bel été" (Nina Companeez, 1972).
L'univers reste celui de Rocky: un film de boxe s'achevant par une longue préparation et un combat, avec de beaux plans-séquences pugilistiques. C'est non seulement un passage de relais, mais surtout le début d'une nouvelle série, avec de vertigineuses implications historiques et personnelles.
On retrouve dans "Early Winter" cette capacité - pas si fréquente - à traduire par des moyens purement cinématographiques la complexité de personnages fâchés avec le monde, et on aime beaucoup cette humeur au cinéma. Mais l'exercice de style Bergmanien tombe un peu dans la démonstration.
Naoh Baumbach ne devrait plus réaliser de film sans Greta Gerwig. Il y a bien sûr un surmoi Woody Allen. Mais cet équilibre idéal entre évidence et non-dit, futilité et gravité provoque un charme fou dévastant tout sur son passage. Raconté vite et bien, "Mistress America" est simplement irrésistible.
Son double-programme, à la fois film-somme et remake de "The Thing", revêt des allures de requiem, sublimé par la musique de Ennio Moriccone et dynamité par Jennifer Jason Leigh, exceptionnelle comme toujours.