Disney quitte le monde de la petite enfance pour nous livrer un livre à double-lecture, intelligent, drôle, créatif, où le scénario prend le pas sur son univers malgré certaines mauvaises habitudes qui ont la vie dure.
Un peu partagée entre velléité d'irrévérence et respect des conventions, cette production n'en reste pas moins réjouissante dans son mauvais esprit et son mauvais goût. Ryan Reynolds, comme un poisson dans l'eau.
Sharunas Bartas investit un genre, élague les us et coutumes, suspend le temps comme dans un rêve éveillé et questionne le sens profond de la communication. C'est souvent beau mais réservé à un public averti.
Parabole superbe, simple et évidente, sur l'utopie et la transmission qui, faisant fi de toute surcharge, privilégie la ligne claire, l'humour de dernière minute et raconte au fond quelque chose de discrètement bouleversant: comment un père devient le héros d'une histoire qu'il pourrait lire, le soir, à son fils.
Le sujet peut faire peur. Mais abhorrant l'inflation doloriste comme le concentré crapoteux, les frères Safdie parviennent par leur intelligence de regard et leur compassion innée envers les marginaux qu'ils filment à ennoblir un réel tragique et ainsi à rendre le parcours de Arielle Holmes impressionnant d'intensité.
Présenté comme un "Trainspotting est-allemand", ce concentré de nihilisme aux personnages clichetons, aux dialogues faibles et à la mise en scène tapageuse déçoit considérablement de la part d'un cinéaste que l'on a connu plus inspiré par le passé ("Pour lui").
Charlie Kaufman a trouvé dans la stop-motion de Duke Johnson une parfaite expression de ses affres métaphysiques. La tristesse de l'un (Kaufman, ses cauchemars, ses névroses, son humour neurasthénique) et la joie de l'autre (Johnson, son côté fan-boy, son inventivité, sa jovialité) fusionnent idéalement pour donner une définition parfaite de la mélancolie.
Dans la flopée de comédies bas de plafond provenant d'outre-Atlantique dont nous sommes noyés chaque année, "Dirty Papy" s'en sort bien en faisant preuve d'une certaine auto-dérision. Navrant néanmoins d'y voir un Robert De Niro une énième fois perdu dans ce genre de production sans grand intérêt.
Dans ce qui ressemble à son meilleur film en tant que cinéaste, Roschdy Zem confie un rôle en or à Omar Sy, l'acteur star révélant une fois encore, après "Intouchables", de nouveaux trésors d'émotion.
Ce biopic est si dément qu'il ferait passer la précédente copie ("Jobs", avec Ashton Kucher) pour la pâle illustration d'une fiche Wikipedia. La version Danny Boyle propose exactement l'inverse, à savoir une vraie vision de cinéma, tenant presque de l'opéra.
S'il semble évident que Tom McCarthy n'est pas un immense cinéaste, son thriller-hommage au métier de journaliste n'en demeure pas moins passionnant, s'inscrivant dans le sillage des grands films américains des années 70, revendiquant très précisément l'influence des "Hommes du Président".
Savoureux film-trip pour un public de 7 à 77 ans, d'une originalité, d'une drôlerie et d'une érudition rafraichissantes dans le paysage cinématographique français.
Tourné en 16mm, ce conte expérimental en noir et blanc, plein de décrochages et d'errements, autorise Joe à être on ne peut plus fidèle à cette insolente incongruité qui donne tout le sel de l'underground, oxygénant l'air vicié du cinéma d'auteur. Les créatures d'ailleurs et les fantômes mélancoliques, eux, arriveront plus tard. Attendant minuit pour passer le pont.
Même si c'est fait exprès, certains parti-pris discutables favorisent une distanciation d'universitaire hautain. Il ne faut donc pas s'étonner si le spectateur reste à la porte du film. Dommage pour quelques visions suprenantes et le sujet passionnant.