Une adaptation très libre du Double de Dostoïevski transmuée en douce fantaisie qui se moque de l'esprit de sérieux comme de l'esprit d'entreprise, qui dit deux trois choses sur nos vies virtuelles et dans laquelle le spectateur n'a aucune idée de ce qui peut se passer au détour du plan suivant.
Partho Sen-Gupta sur les traces de Anurag Kashyap. Son film noir, sous influence occidentale, révèle certes autant de limites que de promesses. Mais, dans la trajectoire de son personnage au bout de son rouleau existentiel et dans la description de cet univers dépravé, il instille une atmosphère envoûtante (...).
L'argument a de quoi séduire le cinéphile. Mais au bout de vingt minutes, le film, ne dépassant jamais le stade de la curiosité, a tiré toutes ses cartouches narratives.
Felix Van Groeningen a un peu la main lourde pour dépeindre les relations fraternelles. En revanche, son film, électrisé par l'extraordinaire BOF de Soulwax, communique une énergie irrésistible, suivant l'évolution monstre d'un café-concert en club house, avec un art consommé de ce que John Waters appelle le «bon mauvais goût».
Adèle Exarchopoulos a quelque chose de Béatrice Dalle. Guillaume Gallienne surjoue une virilité à la Jean Gabin. Si l'on ajoute le parti-pris maladroit de faire abstraction du fait-divers originel, c'est quand même un peu embarrassant.
Derrière ses blagues un peu graveleuses et son vocabulaire de la cité, Franck Gastambide continue de jouer les rebelles du cinéma français, épousant les stéréotypes pour en tirer une comédie irrévérencieuse, loin des trop sages productions hexagonales.
CONTRE : Leonardo DiCaprio et Tom Hardy sont formidables. Le film, plus poseur que tripal, beaucoup moins. Quelques fulgurants moments de cinéma, dont une hallucinante attaque de grizzly, mais aussi beaucoup d'esbroufe, de lourdeur pachydermique et de plans piochés, entre autres, chez Tarkovski et Jodorowsky.
POUR : Une épopée grandiose menée par Leonardo DiCaprio, méconnaissable et impressionnant en trappeur qui lutte pour sa survie, à travers une nature magnifiée qui devient peu à peu un personnage inquiétant et hostile devant la caméra du maître Alejandro González Iñárritu.
Une cruelle douceur émane de ce marivaudage certes théorique mais aussi terriblement incarné où, en dépit de l'impression de déjà-vu, Hong Sang-Soo parvient encore à nous surprendre, composant quelques-uns des plus beaux plans de sa filmographie.
Un hommage à l'âge d'or hollywoodien qui tient de l'aimable succession de vignettes et qui, faute de mordant, génère une impression tenace de futilité.
Une comédie chaleureuse et fédératrice qui, sous couvert de décliner "La Vache et le prisonnier" pour la génération "Touche pas à mon poste", s'impose comme l'antidote nécessaire à une France divisée.