Sans en avoir l'air, avec une légèreté de chaque instant, le film, faussement gentil et secrètement anxieux, pose de réelles questions contemporaines (...). Mais le résultat ne s'abîme pas dans la rengaine passéiste ou le pessimisme réac.
Le film ressemble à une gueule de bois sans fin. (...) [So Young Kim] signe un film erratique et atmosphérique contaminé par le mal de vivre qui manque paradoxalement d'émotion, desservi par le jeu irritant de Paul Dano.
Affichant un mépris souverain envers les conventions usuelles du récit, "The Oregonian" ne raconte rien et ne nous épargne rien, mais ça fait partie de son charme. C'est du cinéma alternatif et indépendant, abrasif et expérimental pourvu d'une capacité à créer des images irréelles, à la fois angoissantes, drôles et fascinantes.
Hélas, le choc des premières images ne tient pas sur la durée. Tout simplement parce que les tendances de plus en plus prononcées à la surenchère et au manichéisme s'expriment au détriment de l'efficacité. A l'arrivée, c'est impressionnant mais très maladroit.
Le film de Tony Gilroy met longtemps à démarrer. Heureusement, il peut compter sur son acteur principal. (...) Trop bavard dans sa première partie, le film prend enfin son envol au bout d'une heure pour un second chapitre tonitruant.
Lvovsky est une si épatante comédienne qu'on oublie souvent à quel point elle est aussi une réalisatrice hypersensible, douée pour recréer le passé, sonder la douce-folie du quotidien ou retranscrire une émotion infinitésimale. On lui souhaite un succès populaire. Elle le mérite.
"Des Hommes sans loi" est un classique en puissance, dopé par ses excès de violence graphique et ses acteurs incroyables, avec en tête Tom Hardy et un surprenant Shia LaBeouf.
Cette progression linéaire - exercice de style oblige - n'est pas inintéressante mais elle se révèle un peu artificielle, surtout dans la dernière partie. (...) L'ensemble tient le cap, d'autant que les acteurs, avec leur physique passe-partout et leur présence naturelle, sont particulièrement de bonne compagnie.
"Wrong" pousse le délire tellement loin qu'il risque de perdre encore plus de spectateurs en cours de route. (...) Peu importe au fond : on aimerait tant que d'autres réalisateurs osent emprunter cette voie punk et radicale, si difficilement compatible avec les contraintes de la grande consommation.
"Monsieur Lazhar" est le genre de film qui ne vous laisse pas indifférent. (...) Au-delà de l'émotion, le charme de "Monsieur Lazhar" vient bien entendu de son personnage central, interprété par un Fellag tout en justesse. (...) Un film juste et touchant.
Friedkin réussit à renouveler le thème de l'ambiguïté morale (...) en lui donnant une complexité inédite. La prise de risque de Matthew McConaughey en tueur démoniaque est payante : c'est probablement le rôle de sa carrière. (...) "Killer Joe" appartient à ces films sans happy-end que l'on regarde suspendu dans le vide, les yeux en spirale, entre rire et effroi.
Pour un premier coup, ça n'est pas tout à fait un coup de maître pour Alexandre Astier, mais cela ne fait que confirmer le potentiel scénaristique de cet artiste complet.
Avec "Les enfants loups, Ame et Yuki", Mamoru Hosoda s'affirme sérieusement comme le nouveau maître de la Japanimation, maniant habilement les ellipses et révélant des qualités de conteur exceptionnelles. (...) Le résultat sait être à la fois drôle et émouvant, aventureux et compréhensible par tous.
En dépit de quelques zones d'ombre, le résultat, curieux et mélancolique, formidablement dialogué et supérieurement interprété, se révèle certes inégal mais passionnant.
Ce que [le film] raconte ici est déchirant mais raconté avec une telle légèreté et une telle fluidité qu'il échappe au pathos gluant. Les fugues mentales et autres digressions oniriques, déjà expérimentées dans "Palindromes" et "Life During Wartime", confèrent une dimension fantastique à la fois poétique et émouvante.
Visuellement, le charme opère et la direction photographique est un modèle d'expressionnisme signifiant. Dans ses clairs-obscurs crépusculaires et ses tableaux de nuit noire ensorcelée, le long-métrage est d'une beauté picturale à couper le souffle.
Malgré les excellentes performances du trio principal (Andrew Garfield, Emma Stone, Dane DeHaan), "The Amazing Spider-Man 2" s'essouffle à force de multiplier les sous-intrigues.