Savant mélange d'"House of Cards" et de "Dexter", "Kill Your Friends" surprend, intrigue et séduit par une bande-son impeccable et son personnage principal magnifiquement interprété par Nicholas Hoult. (...) Kill Your Friends aurait pu faire la différence si le film ne déconstruisait pas subitement son anti-héros lors d'une mauvaise intention d'humanisation.
Plus pop que jamais, Valérie Donzelli adorerait devenir la Sofia Coppola française. Mais son film maudit d'enfants terribles, fantasmé sur les terres de Jacques Demy, raconte une histoire d'amour au romantisme noir à la manière d'un gentil conte et ne relève que de la pose.
Hollywood a perdu l'habitude de produire un cinéma aussi ambitieux. Du directeur de la photo aux interprètes en passant par Spielberg qui se livre comme jamais et ce dès le plan inaugural, tous ont donné leur meilleur. Le bémol, c'est que si la partition est nickel, elle manque un peu de spontanéité.
La bande de Philippe Lacheau a beau être sympathique et pleine de bonne volonté, difficile de voir dans cette suite autre chose qu'une comédie, certes potache, mais manquant cruellement d'originalité, surfant sur des blagues d'une prévisibilité absolue.
Non exempt de faiblesses, le film dispense suffisamment de moments forts (...) pour dynamiter efficacement les us et coutumes d'un cinéma franco-français que l'on taxe si souvent de pusillanimité.
Après "Tree of Life" et "A la merveille", "Knight of Cups" nous paraît la plus cohérente pièce de cette trilogie expérimentale. La plus puissante. La plus évidente. Ses images nous consolent, nous réparent, nous transportent, de manière immédiate puis fulgurante, vers une stratosphère inatteignable pour quasiment tous nos cinéastes actuels.
Chantre de la "Nouvelle Nouvelle Vague Allemande", le réalisateur Christoph Hochhäusler s'affirme à chaque nouveau long métrage dans un registre plus dense, plus ambitieux. Non exempt d'anicroches démonstratives, "Les Amitiés Invisibles" s'impose néanmoins comme un bon thriller politique, d'une noirceur implacable.
Une dénonciation féroce de la corruption en Russie impeccablement jouée, montée, rythmée qui, à l'instar du successful "Leviathan" (Andrey Zvyagintsev, 2014), balance tout ce qu'il faut balancer sous le régime de Poutine.
A l'arrivée, on prend un vrai plaisir à regarder les gesticulations burlesques de ces messieurs-mesdames très méchants s'engluant dans un marécage humain. Et ça fait du bien de rire de cet esprit de mauvais.
Film fou aux caractères très ambigus, "El Club" doit beaucoup à son envoûtante atmosphère de limbes et à ses prises de risque narratives. Quelques bémols toutefois, notamment la grandiloquence et la composition sursignifiantes d'Arvo Part.
Le sujet est original, le traitement sensible. C'est une aubaine pour les comédiens : Louise Bourgoin à contre-emploi et Jean-Hugues Anglade, en totale renaissance artistique, trouvant son meilleur rôle depuis une éternité.
La tornade Amy Schumer dynamite le Apatow nouveau qui, s'il souffre des défauts inhérents à ses précédents films (trop long, trop inégal, trop sitcomesque...), n'en demeure pas moins souvent irrésistible.