Ce film de gangsters révèle un mal contemporain : le complexe de faire comme les autres mais longtemps après et en moins bien. "Gangster Squad" ne se hisse jamais à la hauteur de ses références (...) et tombe hélas dans la parodie.
La construction méticuleuse des plans séquences interminables, la reconstitution historique digne d'un blockbuster et le récit aux flashbacks répondant à une logique narrative rigoureuse finissent d'asseoir "Dans la brume" comme une étape majeure chez Loznitsa et un regard aussi lucide que terrifiant sur la transformation d'un pays par la guerre.
Heureusement, le ton paradoxal plaide pour l'humour poli et l'ironie vacharde, vidant ainsi les scènes de tout pathos, et l'acuité de l'écriture compense la raideur de l'animation.
En dépit de quelques interactions savoureuses entre les acteurs, ça ressemble très vite à de la poussière sur du vide. (...) Faute de substance, "7 Psychopathes" n'en finit plus de démarrer.
[Spielberg] s'en sort assez magistralement avec une économie d'effets et aucune faute de goût, rappelant incidemment que Hollywood a peut-être un peu perdu l'habitude de produire un cinéma aussi ambitieux et complexe. (...) La force de Spielberg dans ce biopic, c'est le classicisme de la mise en scène modeste et totalement dévouée à l'histoire.
Ce qui passe dans une vidéo humoristique diffusée sur le net ne fonctionne pas nécessairement sur une heure trente et ne rime pas toujours avec cinéma. (...) Pour autant, il faut reconnaître à Norman (...) une incroyable capacité à meubler le vide.
David O'Russell confirme ses immenses qualités de directeur d'acteurs. Sous son égide, Robert De Niro n'a pas été aussi émouvant au cinéma depuis une éternité (...) Jennifer Lawrence en veuve rédemptrice, prisonnière de son passé et d'une réputation, se révèle absolument éblouissante et Bradley Cooper (...) trouve enfin le rôle qui va le faire décoller.
"Zero Dark Thirty", objet cathartique, majeur et essentiel pour les Etats-Unis, ne prétend pas reproduire la réalité. Surtout (...) [il] ose questionner la notion d'héroïsme et montrer ce que des hommes, par patriotisme, par conviction, par sacrifice, par embrigadement ou par honneur, sont capables de faire au nom des Etats-Unis.
Un spectacle captivant, enthousiasmant à une période de standardisation extrême, mais auquel manquent un léger grain de folie et un goût pour la subversion.
"Le Dernier Rempart" paraît anémique et inoffensif en partie à cause d'un scénario archi-convenu et du déséquilibre entre deux intrigues pas assez fortes pour se soutenir mutuellement. (...) Au final, "Le dernier rempart" se regarde. Une fois mais pas deux.
"Ultimo Elvis" soulève sans en avoir l'air des points intéressants sur le rapport fan-artiste (...) et parvient par intermittences à générer une vraie émotion (...). Le problème, c'est qu'il se révèle aussi prévisible que démonstratif, récitant un schéma si convenu du cinéma indépendant que l'on a une demi-heure d'avance sur tout ce qui va se passer.
L'humour gras semble la seule alternative à Srdjan Dragojevic pour véhiculer son message, encourageant même nos amis de la poésie de passer leur chemin.
Le résultat [est] impressionnant, magistralement réalisé, photographié, mis en musique, monté... Incontestablement, Paul Thomas Anderson continue d'oeuvrer dans un cinéma (...) épuisant de maîtrise dont il faut louer les plans d'une précision chirurgicale, les visions fantasmagoriques, la prédilection pour la violence froide (...) ou encore la capacité à créer une tension latente.