Comme dans ses précédents films, Jean-Marc Vallée considère les trajectoires de ses personnages comme des chemins de croix doloristes et, par-dessus tout, envisage chaque scène comme une pub pour les assurances. Pluie de symboles pénibles et de grandes leçons sur les choses de la vie.
A la rigueur, l'interaction entre les comédiens peut faire illusion et sauver l'ensemble, certes intéressant dans son discours, mais aussi tragiquement daté et banal dans sa facture. Dans le genre, préférez "Spotlight".
Prenez une spécialiste des métamorphoses de la famille, Irène Théry, faites-la dialoguer avec son fils et... des peluches, vous obtenez un film inventif, drôle et grave.
Si les deux complices rejouent une partition bien connue et rodée, on sent qu'ils ont pris un plaisir fou à remettre les costumes de Godefroy de Montmirail. Un plaisir communicatif car le spectateur, au-delà de la nostalgie, se réjouit lui aussi de la reformation du tandem.
Sensible aux tourments des super-héros et questionnant la foi dans un monde en crise, cette super-production, non exempte de réelles scories (pompiérisme, surenchère dans son derniers tiers), n'en reste pas moins honorable, rappelant ce que l'on avait presque fini par oublier: la capacité du réalisateur Zack Snyder à organiser des visions marquantes, comme à l’époque de Watchmen - Les Gardiens.
Toujours situé à la frontière du "ça passe ou ça casse", "Remember" instille un climat dérangeant et invite à se méfier des apparences, jusqu'à son exorbitant coup de théâtre final.
Douze ans après son sublime "Innocence", Lucile Hadzihalilovic poursuit ses expérimentations en vase clos, sa description du monde dans un monde. Chez elle, le mystère n'est pas effrayant, il est beau, inspirant, fascinant. Il aide à avancer, à se surpasser, à survivre.
Un poil complaisant, scolaire dans son traitement, Jodorowsky's Dune raconte une histoire hallucinante et génère une hypothèse fascinante (...). Dans cette invitation à réécrire l'histoire du cinéma et à imaginer une conjonction de talents au service d'un «projet fantôme», ce documentaire passionne.
Tout en affirmant de réelles qualités de conteur, Nichols rappelle par-dessus tout sa capacité à faire croire en l'incroyable, développant une intelligence de cinéma assez sidérante.
Condenser 30 ans d'histoire en 1h30. C'est le pari admirablement relevé par le réalisateur Vincent Garencq, transcendé par un Daniel Auteuil époustouflant, au sommet de son art.
John Hillcoat, dont on n'a jamais oublié le formidable "Ghosts... of the civil dead" (1988), décline le canevas "mafia/gangs de rue/policiers" avec une redoutable efficacité mais sans génie, sans empreinte durable.
Un regard sensible aux uns et aux autres, aux hommes et aux femmes minuscules dans les grandes mégapoles. Quelques bémols, toutefois, sur quelques effets de style chichiteux. Et si elle réserve de jolies interactions, l'imbrication docu-fiction manque de fluidité.
Le réalisateur Dominik Moll et le scénariste Gilles Marchand retrouvent par intermittences l'humour anxieux de "Harry un ami qui vous veut du bien" dans cette comédie kafkaïenne de crise existentielle aux allures de cauchemar éveillé, parsemée de références claires ("Serious Man" des Coen, "Mulholland Drive" de Lynch...).