Paul Schrader réussit à adapter le verbe de Banks en ne gardant que la substantifique moelle de l’intrigue, mais aussi des gestes ou des mots qui offrent à ce récit une portée nouvelle, plus accessible sans doute, mais non moins poignante. Le casting y est pour beaucoup (...).
Aux antipodes d’un biopic classique, suspendant le temps comme les décors, le réalisateur argentin mêle registres, intentions et intensité lumineuse, sans perdre de vue la poésie bravache de son modèle, qui n’en devient que plus passionnant encore.
Mais au-delà du suspense dont il se drape avec… malice, Conclave ne manque pas d’interroger sur d’autres ambitions, celles de l’église dans son ensemble (...).
Et si ses dernières années à rejouer son corpus sur scène ne font pas pâle figure, c’est parce que Herzog Dessites rappelle le rythme des “moulins du coeur” de Legrand qui épousa, à 82 ans, un grand amour nommé Macha Méril. Bien joué, à tout point de vue.
Marquer les esprits sans modération, s’appuyer sur le fantastique – et parfois le gore – pour y parvenir, la direction choisie ne souffre aucune restriction. Idem pour Demi Moore, stupéfiante dans le rôle principal, jouant – jusqu’à l’outrance, là aussi – de sa nudité, plus librement encore qu’elle l’avait fait jadis le temps de cette photo d’elle enceinte en couverture de Vanity Fair, en 1991.
Derrière la beauté des paysages et un onirisme qui n’est pas sans rappeler celui de l’univers de Miyazaki à l’occasion, l’analogie des comportements humains face à une menace environnementale n’est qu’une des raisons pour apprécier Flow sans réserve.
Polar tant comique que cruel et volontiers provocateur, où l’on ne sait plus à quel saint se vouer, Miséricorde parle bien de péché, de pardon, mais surtout de ces crimes que l’on peut commettre (presque) sans faire exprès.
De témoignages forts et parfois succulents, au rappel de cette amitié indélébile entre Christopher Reeve et un Robin Williams omniprésent après l’accident, cette story ne laisse rien de côté, ni des drames ni des moments joyeux. Et a le mérite de fournir un éclairage complet sur un homme et un parcours loin de se résumer à quelques vols planés en costume bleu et rouge au-dessus des gratte-ciel de Metropolis.
Kuras capte la délicatesse et l’humanisme dont pouvait faire preuve Miller : face à une femme française tondue lors de la Libération ou à une combattante alliée dont les culottes sèchent dans un coin de caserne. Quand l’image se marie avec le courage, le devoir de mémoire est assuré. À tous points de vue.
Entre pénombres et lumières de la nuit, violence assumée et contexte social brûlant, c’est un premier long-métrage qui tient en haleine de la première à la dernière seconde que signe ici son réalisateur belge, où les courses-poursuites s’enchaînent à foison et où on aura tout loisir de deviner une référence cinématographique ou l’autre dans telle ou telle scène, à l’instar de ce final dans la gare du Nord de Bruxelles.
Accompagné de sa distribution impeccable et d’une image sublime, signée par le directeur de la photographie Pablo Pabloma, le cinéaste déploie un premier film audacieux au prisme de l’émotion primaire humaine.
L’action et les émotions sont si intenses que l’on ne s’ennuie pas une seconde pendant les… trois heures. Niney traverse avec pugnacité les décennies et les épreuves, met en lumière toute la complexité de son personnage. Et le spectacle n’en est que plus savoureux.
Si la démence qui ronge Saul à petit feu a valu à Peter Sarsgaard un prix du "Meilleur acteur" à la Mostra de Venise amplement mérité, le portrait que donne Jessica Chastain d’une Sylvia tentant de surmonter son alcoolisme, dont une partie au moins des explications remonte à l’enfance, est tout aussi probant. Si une forme d’espoir perce au final, le trouble est réel.
Tourné entre le Canada et le Mexique, Jusqu’au bout du monde, d’une grande beauté plastique, prend son temps sans nous perdre sur les chemins poussiéreux du Far West.