Morna, coladeira, saudade, peu importe le nom que l’on a bien voulu accoler aux styles et aux sons qui ont accompagné ou fait sa trajectoire : c’est sa vie que chantait Cesária Évora, de la même façon que chanter était sa vie. C’est au demeurant cette authenticité qui transpire du documentaire. Marcher sur des œufs, même pieds nus, n’était que rarement au programme…
Reste la vraie réussite du film : cette succession de scènes de batailles, spectaculaires au possible, et avec en point d’orgue celle d’Austerlitz, feu, glace et sang mêlés. Comme si, soudain, Scott se souvenait que, déjà avec Les Duellistes, son premier film en 1977, c’était encore là le meilleur moyen de s’attarder sur cette époque.
Traversé de pulsions mystiques, porté par une tension politique dont Bellocchio a le secret, cet Enlèvement magistralement mis en scène est bien plus qu’un drame historique. Et, si on admire la splendeur de ses apparats grâce à une photographie cultivant l’onirique, L’Église italienne, à l’époque antisémite et sournoise, en prend pour son grade. Puro Bellocchio !
Moins loufoque qu’il tendrait à apparaître de prime abord dans ses questionnements sur la maternité et la paternité (...), The Pod Generation interroge à pas feutrés sur un avenir aseptisé, où l’intelligence artificielle… engendre beaucoup plus que ce qu’elle devrait.
D’un thème tristement devenu par trop “universel”, le réalisateur anglais tire une peinture sociale et raciale à fleur d’épiderme comme il sait si bien le faire, précisément parce que c’est encore et toujours des considérations humanistes et humaines qu’il s’obstine à prioriser.
Car si Second tour fonctionne à merveille derrière un rythme effréné, c’est bel et bien par le choix de Dupontel de ne jamais perdre de vue le rocambolesque qui se plaît à virer à la loufoquerie, sans pour autant se laisser piéger par elle.
Tout est captivant: les décors (naturels ou reconstitués à la cuillère près), les costumes (signés Jacqueline West), le prodigieux montage (merci Thelma Schoonmaker, trois fois oscarisée chez Scorsese), la photographie du Mexicain Rodrigo Prieto.
Explorant le thème de la métamorphose à des égards tant littéraires que politiques, sans pour autant oublier d’attirer l’attention du spectateur au cœur de ces mutations animales, Cailley impose une mise en scène maîtrisée, servie par le duo père-fils formé par Duris, ici très juste, et le jeune Kircher, toujours prometteur.
Dérangeant – au-delà de certaines scènes chocs – et saisissant à la fois, Club Zero atteint l’objectif qu’il s’est manifestement donné : nous faire réfléchir en nous retournant l’estomac, qu’il soit plein ou vide…
Pour l’incarner, l’acteur multiregistre de haut vol Pierre Niney, qui s’en donne à cœur joie tout au long des excentricités de son personnage, alter ego aussi pénible que réjouissant de Gondry. Mouvementé et grinçant !
Le procédé fait de Reality un film d’enquête particulier, mais qui ne serait guère qu’un exercice de style sans cette caméra cernant au plus près une tension de plus en plus pesante entre les protagonistes, au rang desquels Sydney Sweeney tire magnifiquement son épingle du jeu, jonglant entre force de caractère et fragilité.
(...) Master Gardener permet à Schrader de rendre hommage à ses maîtres, Yasujirō Ozu et Robert Bresson en tête, travaillant la couleur et le mouvement avec une grâce qui, si elle peut se montrer (volontairement ?) pesante, laisse l’espoir éclairer les manifestations les plus sombres de l’humain.
Rythme de dingue, courses-poursuites à n’en plus finir en voiture, en tuk-tuk ou à pied, seconds rôles plus parfaits les uns que les autres, destinations plus exotiques les unes que les autres, sans compter son lot de murènes et de scorpions pour compliquer les choses : ce cinquième volet remplit toutes les cases du cahier des charges (...).