Mais l’essentiel est évidemment ailleurs, dans la force que sait tirer She Said de son sujet, des prédations et déprédations qu’il soulève. Certains ne manqueront pas de lui reprocher de verser parfois dans le pathos, mais comment pourrait-il véritablement en faire l’économie ?
C’est l’intensité d’une jeunesse qui croit fort au pouvoir du jeu, vivant son quotidien avec la même inconscience, que dévoile ici Valeria Bruni Tedeschi, dont c’est le meilleur film.
Le soin apporté à la reconstitution ici est digne de la réputation de Gray, qui s’entoure de complices, comme le brillant directeur de la photographie, Darius Khondji, qui nous transporte littéralement dans le Queens de 1981.
La trame de base n’est pas ce qui permettra à X de clamer l’originalité. En revanche, accumuler les clins d’œil – crevé ou pas – au vintage 70’s des Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse, Le Crocodile de la mort) ou Wes Craven (La Colline a des yeux) jouera davantage en sa faveur.
(...) O. Russell ne s’interdit rien, ne se limite en rien, l’environnement Art déco ajoutant à la frénésie d’idées et de rythmes qu’il a cherché à mettre en place. Et/ou en formes. Toujours au bord du précipice du “too much” mais sans jamais y sombrer.
Mené tambour battant, Novembre a aussi le mérite d’éclairer sur cette quête minutée dont on connaît déjà l’issue mais qui nous prend néanmoins aux tripes.
Don’t Worry Darling peut dès lors s’embarquer dans un jeu de destruction qui ne fait pas dans la finesse. C’est même pour ainsi dire le cadet de ses soucis, l’outrance dont il se drape aisément – dans ses effets, le stress qu’il veut installer –, ne semblant chercher qu’à souligner davantage la course aux chimères qu’il entend mettre en exergue (...).
Outre la superbe photographie de Stéphane Fontaine, la BO est assurée par Anna von Hausswolff, dont l’étrange post-métal gothique sert le propos, tout en clair-obscur, de Revoir Paris.
Entre chronique sociale et plongée fantastique, Léa Mysius embarque joliment tout son monde, ses actrices et le spectateur avec elles. Et si Pon peine parfois à ne pas... recoller ses ambiances avec nos souvenirs encore forts de celles de la série Les Revenants, c’est moins de sa faute que de celle de ces montagnes environnantes.
Le grand délire de la paire Mutzenmacher-Liekens n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains et sous tous les yeux, mais il n’en est que plus jouissif pour qui voudra accepter de s’y faire prendre. On en redemande !
Dans ce “jeu” de cache-cache à l’extrême, désillusion et violence peuvent dès lors lâcher leurs vannes respectives, y compris dans la partition des acteurs, à commencer par celle d’Antonio de la Torre, gueule cassée comme aimantée par les tréfonds.