C’est de Steven Soderbergh dont il est question ici, passé maître dans l’art de se jouer de la forme et du fond. Usant (abusant ?) du grand-angle, sa caméra-présence peut dès lors se muer en témoin privilégié des fêlures et craquelures au sein de cette famille comme de ceux qui vont s’y frotter, quand elle ne va pas les creuser ou les provoquer. Angoissant, mais pas forcément au sens où on l’entend…
Le point de vue choisi par ce 5 septembre au moment de s’y essayer vient rapidement taire les doutes et les méfiances : les différentes étapes, de la séquestration au village jusqu’à son dénouement fatal sur une base aérienne, vécues dans le huis clos d’un studio de télévision, en l’occurrence celui installé sur place par la chaîne américaine ABC.
Et cet audacieux dispositif fait la réussite de Better Man, car il parvient aussi bien à émouvoir (parfois trop, notamment sur les vingt dernières minutes qui auraient gagné à être synthétisées) qu’à raconter franchement les excès titanesques du chanteur, qui assure la voix off avec panache.
Si le thème pourra paraître un brin convenu, voire “déjà-vu” (avec ou sans accent anglo-saxon), et pas forcément avenant à l’heure de se précipiter dans une salle obscure, il fallait tout le talent d’actrice de Nicole Kidman dans le rôle principal pour que sa traduction ne tourne pas ici à la caricature (...).
Paul Schrader réussit à adapter le verbe de Banks en ne gardant que la substantifique moelle de l’intrigue, mais aussi des gestes ou des mots qui offrent à ce récit une portée nouvelle, plus accessible sans doute, mais non moins poignante. Le casting y est pour beaucoup (...).
Aux antipodes d’un biopic classique, suspendant le temps comme les décors, le réalisateur argentin mêle registres, intentions et intensité lumineuse, sans perdre de vue la poésie bravache de son modèle, qui n’en devient que plus passionnant encore.
Mais au-delà du suspense dont il se drape avec… malice, Conclave ne manque pas d’interroger sur d’autres ambitions, celles de l’église dans son ensemble (...).
Et si ses dernières années à rejouer son corpus sur scène ne font pas pâle figure, c’est parce que Herzog Dessites rappelle le rythme des “moulins du coeur” de Legrand qui épousa, à 82 ans, un grand amour nommé Macha Méril. Bien joué, à tout point de vue.
Marquer les esprits sans modération, s’appuyer sur le fantastique – et parfois le gore – pour y parvenir, la direction choisie ne souffre aucune restriction. Idem pour Demi Moore, stupéfiante dans le rôle principal, jouant – jusqu’à l’outrance, là aussi – de sa nudité, plus librement encore qu’elle l’avait fait jadis le temps de cette photo d’elle enceinte en couverture de Vanity Fair, en 1991.
Derrière la beauté des paysages et un onirisme qui n’est pas sans rappeler celui de l’univers de Miyazaki à l’occasion, l’analogie des comportements humains face à une menace environnementale n’est qu’une des raisons pour apprécier Flow sans réserve.
Polar tant comique que cruel et volontiers provocateur, où l’on ne sait plus à quel saint se vouer, Miséricorde parle bien de péché, de pardon, mais surtout de ces crimes que l’on peut commettre (presque) sans faire exprès.
De témoignages forts et parfois succulents, au rappel de cette amitié indélébile entre Christopher Reeve et un Robin Williams omniprésent après l’accident, cette story ne laisse rien de côté, ni des drames ni des moments joyeux. Et a le mérite de fournir un éclairage complet sur un homme et un parcours loin de se résumer à quelques vols planés en costume bleu et rouge au-dessus des gratte-ciel de Metropolis.
Kuras capte la délicatesse et l’humanisme dont pouvait faire preuve Miller : face à une femme française tondue lors de la Libération ou à une combattante alliée dont les culottes sèchent dans un coin de caserne. Quand l’image se marie avec le courage, le devoir de mémoire est assuré. À tous points de vue.
Entre pénombres et lumières de la nuit, violence assumée et contexte social brûlant, c’est un premier long-métrage qui tient en haleine de la première à la dernière seconde que signe ici son réalisateur belge, où les courses-poursuites s’enchaînent à foison et où on aura tout loisir de deviner une référence cinématographique ou l’autre dans telle ou telle scène, à l’instar de ce final dans la gare du Nord de Bruxelles.
Accompagné de sa distribution impeccable et d’une image sublime, signée par le directeur de la photographie Pablo Pabloma, le cinéaste déploie un premier film audacieux au prisme de l’émotion primaire humaine.