Pour ce thriller tiré d'une histoire vraie basée sur la fascination du public aux tueurs en série, le réalisateur réussit à nous livrer une oeuvre riche en rebondissements mais surtout intense dans la transmission de points de vue variés.
Au niveau synoptique, ce long métrage retrace la chasse d'une tueur en série dans l'ouest des Etats-Unis d'Amérique par la police obligée de composer avec la presse. Effectivement celle-ci est informée des assassinats par le biais de courriers écrits par le l'assassin lui-même et qui en exige d'ailleurs les publications. C'est ainsi que le film va alors dérouler toute l'enquête sous trois angles différents : un angle policier ( via les inspecteurs Tosci et William incarnés respectivement par Mark Ruffalo et Anthony Edwards ), un angle journalistique ( via Robert Avery interprété par Robert Downey Junior ) et un un angle extérieur ( via le dessinateur humoristique du journal, Robert Graysmith joué par Jake Gyllenhaale ). Ces différents points de vue permet au réalisateur d'aborder différents sujets tels que les effets destructeurs de la presse sur une enquête policière, la place de celle-ci dans la diffusion de l'information ( peut-on tout dire au public ? ), les relations, certes nécessaires, mais destructrices entre la presse et la police, la nécessité d'une preuve pour l'inculpation d'un suspect, le caractère parfois subjectif des expertises, es relations familiales des différents protagonistes, l'alcoolisme, et cette liste n'est pas exhaustive. En conséquence les scénaristes et le réalisateur ne se contentent pas de raconter une histoire mais tentent de faire réfléchir le spectateur sur différents sujets. Cependant cette variété de sujets peut vite saturer l'esprit du spectateur qui ne va alors se focaliser que sur le côté divertissement du film, à savoir démasquer ce tueur en série qui terrorise la côte ouest des Etats-Unis. Ainsi le réalisateur, malgré l'utilisation d'une technique de réalisation et de montage assez classique et sans réel « feu d'artifice », tente de diriger le regardant sur la réflexion de sujets multiples. Pour cela, grâce à la toile de fond du démasquage du tueur, le spectateur va devoir aborder les raisons de l'inefficacité de la police et de Avery, et de l'efficacité de Graysmith à résoudre cette enquête difficile et ainsi confondre le coupable des années après le premier meurtre. C'est ainsi que le public cinématographique de ce film est censé abordé tous les sujets qui peuvent traverser ce film, ces même thèmes que l'on aborder plus haut dans cette critique. Seulement ce but n'est pas atteint, car la quantité d'information est telle que le spectateur, par instinct de se préserver d'une certaine saturation va alors se polarisé que sur un seul aspect du film : la traque du tueur en série par les différents personnages.
Seulement on peut noter chez le réalisateur l'envie de transmettre une critique implicite de la télé-réalité et ses dangers en transposant ce concept à l'époque des années 70-80, époque où se déroule les faits de l'histoire. Cependant ce point de vue très intéressant est occulté de façon totale par la chasse et les trop nombreux thèmes abordés pendant les 2 heures et 36 minutes du film.
En somme malgré un bon scénario et une bonne réalisation, une certaine déception peut envahir le spectateur en fin de projection. Ainsi ceux venus uniquement pour se divertir auront une sacré déception, de même pour les amateurs de sensations fortes. Seulement, pour les autres, amateurs de psychologies et de longs-métrages à messages, pourront être comblés suivant ce qu'ils recherchent. Ainsi, on a la très mauvaise impression que le réalisateur et les producteurs ont cherché à plaire au plus grand nombre, alors que le contraire aurait été bien plus intelligent de leur part, ainsi certains thèmes n'auraient pas été abordés qu'en surface.